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Critères pour un bon président en 2017 ou 2019: Culture, intégrité et indépendance au palais
Publié le jeudi 4 juin 2015  |  Enquête Plus
Le
© Autre presse
Le palais de la République du Sénégal




Quels sont les 4 critères que doit avoir le bon candidat pour la présidentielle de 2017 (ou 2019) ? C’est à cette question que devaient répondre hier les panélistes au Warc. La culture, l’intégrité et l’indépendance ont occupé le peloton de tête.



Quatre personnalités pour un même objectif. Hier au Warc, il était question de dégager, pour chacun des panélistes, les 4 critères d’un bon président pour la prochaine élection présidentielle prévue, en principe, en 2017. Le journaliste Mame Less Camara, Aboubacry Mbodji secrétaire général de la Raddho, Mamadou Sy Toukara enseignant à la faculté de Droit et animateur à la 2Stv et Mamadou Ba enseignant lui aussi à la fac Droit.

Il y a au moins trois critères sur lesquels les intervenants se retrouvent. Il s’agit de la culture, de l’intégrité et de l’indépendance. S’agissant de la culture, Mame Less Camara estime que c’est une disposition générale à trouver chez un Président. Ici, la culture est traduite par l’analyste politique par une pratique et une connaissance du monde. Une certaine maîtrise des réalités sociologiques, de l’histoire et des traditions de son pays. Mais aussi une connaissance des idées anciennes et actuelles qui gouvernent le monde ainsi qu’une bonne idée des enjeux. Aboubacry Mbodji dira : ‘’Une culture des institutions et des valeurs républicaines.’’

A ce titre, Mamadou Ba relève ce qu’il considère comme un paradoxe. En effet, fait-il constater, les hauts gradés de l’armée ont besoin d’un certain niveau d’étude du genre bac+4, les magistrats sont recrutés avec la maîtrise (master désormais), et les inspecteurs généraux d’Etat presque avec le doctorat. Or, le président de la République est le chef des Armées, le chef suprême de la magistrature et le patron de l’administration. Pendant ce temps, comme toute exigence, le législateur déclare que c’est quelqu’un qui doit savoir lire et écrire. M. Ba trouve cette exigence minime. Il propose que le chef de l’Etat qui est le patron de tous ces grands cadres ait au moins bac+4.

A propos de l’intégrité, les panélistes la conçoivent comme une lumière qui guide les pas du décideur suprême. Certes, il est important d’avoir l’intégrité physique (entre 35 et 70 ans, selon une proposition) et même intellectuelle, car il ne sert à rien d’avoir un président qui n’est qu’un cadavre ambulant. Cependant l’acception la plus importante de cette notion est celle liée à la morale. Le bon profil à ce niveau, aux yeux de M. Mbodj de la Radho, c’est celui qui est honnête, irréprochable et sensible aux besoins de la population. C’est aussi cette même qualité que Mame Less Camara appelle justice. C'est-à-dire, une équité dans la répartition des richesses et une égalité des chances entre citoyens. Toutefois, cette intégrité doit être surveillée avant l’accession au pouvoir. De ce fait, Mamadou Ba intègre aussi les fonds de campagne dans cette notion. D’où viennent les sources de financement des compétitions électorales ?

Un autre point ayant fait l’objet d’un large consensus entre les hommes au présidium est l’indépendance ou bien le courage. Quel que soit le terme retenu, il a le même contenu, d’un intervenant à un autre. Il est question de la capacité de l’autorité à prendre la décision qui va dans l’intérêt général en faisant face aux groupes de pression, qu’ils soient économiques, politiques, religieux ou autres, y compris les conseillers et les proches.

A ces notions plus ou moins partagées s’ajoutent le patriotisme qui ne saurait s’arrêter à une nationalité, l’humilité, la capacité à inspirer, à impulser, la responsabilité, l’éloignement à la politique politicienne et la volonté d’inscrire son nom au panthéon des grands hommes. A noter toutefois la réaction d’un des intervenants qui pense que ce profil est celui d’un candidat idéal qu’il faudrait aller chercher peut-être à la planète Mars.
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