Parmi les stars présentes hier après-midi à la Cavée Verte (match de gala pour le Choc des Etoiles), il en est une que le monde du football ne peut ignorer : Demba Ba. L’international sénégalais, aujourd’hui attaquant de Besiktas (Turquie), n’est autre que l’un des deux parrains de l’événement. Entretien avec un joueur au parcours surprenant.
Cette journée n’est pas celle de l’international sénégalais que vous êtes, mais celle d’un homme qui s’engage pour ‘’L’Empire des enfants’’, une association basée à Dakar. Il était important pour vous de lier votre nom à une œuvre caritative ?
Si nous, les sportifs de haut niveau, ne nous engageons pas pour des associations, qui plus est pour des structures réservées aux enfants, qui le fera ? C’est une chose à laquelle je suis attaché depuis plusieurs années et je fais mon maximum pour aider cette association. Cet événement, organisé par mon grand frère (Ndlr : avec Aziz Naciri, Ciré Ba est à l’origine de ce match de gala), a été mis en place pour une bonne cause. Mon soutien est donc total.
De plus, ce rendez-vous se déroule sur les terres de votre jeunesse, Le Havre, d’où vous êtes parti au début des années 2000. Cette ville représente-t-elle toujours quelque chose de fort pour vous ?
C’est toute mon adolescence, et c’est un plaisir de retrouver une ville où je ne reviens qu’une fois par an, au mieux. D’autant que je vais être en famille. Tous les gens qui ont été contactés ont répondu à l’appel. Heureux surtout de revoir beaucoup de personnes originaires du Havre, comme Mamadou Niang.
Un seul manquera à l’appel et il laissera bien évidemment un grand vide : Souleymane Diawara, incarcéré aux Baumettes depuis près de deux mois pour extorsion et tentative d’extorsion au préjudice d’un vendeur de voitures de luxe...
C’est une personne que je porte dans mon cœur. Je n’ai jamais eu beaucoup de contacts avec lui, sauf en sélection, mais ‘’Souley’’, c’est un mec qu’on aime, qu’on respecte, et aujourd’hui, d’après les échos que je peux avoir, je me dis que voilà une injustice de plus. J’espère que la justice ouvrira les yeux, parce que c’est un mec clean.
Vous avez évolué au Mont-Gaillard, au Port Autonome, à Frileuse, mais aussi au FC Rouen et à Montrouge, mais jamais au HAC. Avez-vous gardé comme un goût amer par rapport à ça ?
Quand je regarde ma carrière, et surtout la façon dont elle s’est déroulée, je n’ai aucune amertume, juste de la fierté. Car on ne m’a jamais déroulé le tapis rouge. Je me suis débrouillé, j’ai pris des risques, comme celui de rejoindre Hoffenheim (en Allemagne) alors que c’était un club inconnu, et je pense avoir été très bien conseillé. Maintenant, je pense qu’au Havre, on devrait aller voir un peu plus souvent ce qui se passe dans les cités. Des talents de demain, il y en a plein.
La Turquie, où vous vous êtes posé il y a près d’un an, est-ce le pays de votre avenir, où envisagez-vous de relever un nouveau défi, en France pourquoi pas ?
C’est d’abord un pays où j’ai reçu un formidable accueil, où je me sens donc très bien. Alors j’essaie de rendre tout ça à travers mes performances (NDLR : il a inscrit 18 buts en 27 matches avec Besiktas). Quant à la Ligue 1, je ne pense pas y jouer un jour. J’ai fait toute ma carrière à l’étranger et en France, jusqu’à présent, on ne m’a jamais fait une proposition intéressante. Alors la Ligue 1, je la regarde, mais en tant que passionné.’’