Le président de la République n’est pas convaincu par les arguments de la Senelec pour justifier les coupures d’électricité notées à Dakar en fin de semaine dernière. Il met en garde les deux sociétés nationales (Senelec, Sde) pour que ces coupures d’eau et d’électricité ne se reproduisent plus.
En fin de semaine dernière, Dakar était dans le noir. La raison à des coupures d’électricité. La Société nationale d’électricité (Senelec), pour se justifier de ces coupures ressenties jusqu’à l’intérieur du pays, évoque ‘’la forte humidité constatée dans la capitale et la poussière soulevée par les travaux au niveau du pont de la Patte d’Oie’’. De tels arguments fournis par la Senelec ont mis le président de la République dans tous ses états. Ce dernier qui présidait, hier, la 12ème session du conseil présidentiel sur l’investissement n’a pas pu cacher sa colère. Macky Sall trouve que ‘’c’est trop facile’’ de parler ‘’du brouillard et de la météo’’ et qu’‘’il faut prendre des mesures alternatives’’. A son avis, ‘’ce sont des explications qui ne rentrent pas dans la tête’’. ‘’Les incidents notés la semaine dernière, avec ce black out total de la Senelec, ne sont pas acceptables’’, a dit avec fermeté le chef de l’Etat.
Toutefois, les désagréments notés à la fin de la semaine dernière ne concernaient pas seulement l’électricité. L’eau, elle aussi, s’est faite rare à Dakar. L’explication de la Sénégalaise des eaux (SDE) : ‘’Les travaux de maintenance annuelle de la Senelec sur le poste haute tension de Sakal, qui assure l’alimentation électrique des principaux centres de production d’eau’’. Qu’à cela ne tienne ! ‘’Il faut que la Sde et la Sones prennent leurs responsabilités pour assurer une autonomie énergique’’, menace d’emblée le chef de l’Etat. Très remonté contre la Sénégalaise des eaux et la Sones, Macky Sall de poursuivre : ‘’On ne peut pas assurer l’approvisionnement de notre pays en eau et dépendre d’une autre société. Il faut qu’elles (la SDE et la SONES,) développent une politique d’autonomie en énergie de sorte que s’il n’y a pas d’électricité, qu’il y ait au moins l’eau’’. ‘’Je serai extrêmement intransigeant sur ces questions. Parce que le fatalisme, moi je n’y crois pas. Si nous voulons atteindre l’émergence, ces solutions alternatives-là, disant que ça ira, non. Il faut que les gens soient rigoureux. Il faut que des mesures fermes soient prises pour que ça ne se reproduise plus’’, a mis en garde le chef de l’Etat.
Fusions dans le secteur privé
Sur un autre registre, le président Sall appelle le secteur privé à aller vers des alliances s’il veut aller à la conquête du marché sous régional. ‘’Je suis tout à fait d’accord qu’il faut renforcer le secteur privé national, c’est ma conviction, mais il faut que le secteur privé lui-même se renforce. Il faut des alliances, il faut des fusions’’, a-t-il soutenu. Pour lui, ‘’on ne peut pas avoir des micro-entreprises qui veulent aller à la conquête de l’Afrique de l’ouest’’. Ainsi, dit-il, le secteur privé doit se mettre ensemble, ce qui lui permettra d’avoir une dimension critique qui leur permette de s’engager sur les chantiers que souhaite lancer le gouvernement et de les réaliser à temps. ‘’On ne peut pas travailler avec des entreprises qui mettent trois (3) ans pour construire un R+ 2 ‘’, a averti le chef de l’Etat.