Le président sénégalais a écarté, mardi à Dakar, toute idée de relâchement de son régime dans la lutte contre la corruption et la mal gouvernance, martelant qu’il ne permettra jamais qu’on puisse renouer avec ces pratiques.
"C'est une illusion de penser qu'il y a un ralentissement dans la lutte contre la corruption au Sénégal et que les vieilles pratiques peuvent reprendre. Je vais instruire le gouvernement d'être ferme en matière de bonne gouvernance. En tout cas, je ne reculerai pas, quelles que soient par ailleurs les réactions", a martelé Macky Sall à l'ouverture de la conférence interministérielle sur le ‘'renforcement de l'Etat de droit et lutte contre la corruption en Afrique'' organisée par les gouvernements du Qatar, du Sénégal et du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD).
Qualifiant "la corruption de cancer de la société", le président sénégalais a indiqué qu'il allait instruire l'inspection générale d'état à auditer de manière permanente les structures publiques.
"Aucun Etat, aucune société ou aucune administration n'est à l'abri de la corruption. Seulement, la différence réside dans les mécanismes mis en oeuvre pour lutter contre la corruption. La lutte contre la corruption et l'instauration de l'Etat de droit est un chemin long et parsemé d'embûches", a relevé le président sénégalais, estimant que la corruption démolit la confiance et crée des situations d'opacité.
Selon lui, l'exigence de l'Etat de droit interpelle l'autorité qui a la puissance publique, mais aussi tout le corps social. Il a ajouté et que l'existence en soi et la reconnaissance que la corruption détruit les fondements de l'Etat de droit sont les deux préalables pour lutter contre la corruption.
De hautes personnalités de divers horizons dont Moncef Marzouki, ex président tunisien, Dr Ali Bin Fetais Al-Marri, procureur général du Qatar et avocat spécial de l'ONU pour le recouvrement des biens mal acquis, animeront les débats qui seront suivis de discussions avec le public.
On y attend également les contributions des ministres de la Justice des Etats membres des Nations Unies, de l'Afrique de l'Ouest et du Maghreb, et des experts en plusieurs domaines, selon un communiqué remis à la presse.
D'une durée de trois jours, la conférence permettra aux participants de croiser leurs expériences, de solliciter des experts de divers horizons et domaines, de susciter des discussions à travers des panels, pour travailler à une initiative commune de lutte contre la corruption.
Selon les organisateurs, il s'agit à la fin de la conférence ‘'d'aboutir à un communiqué qui définira des actions à entreprendre dans le cadre d'une initiative partagée, ayant pour but d'apporter stabilité et développement, mais aussi de soutenir les systèmes judiciaires en Afrique".
A Dakar, soulignent les organisateurs, les ministres ''réaffirmeront leur volonté de renforcer les systèmes judiciaires, de lutter contre la corruption, la violence et l'impunité, et de favoriser l'accès à la justice pour tous''.
TE/cat/APA