Des défenseurs des droits de l’homme, réunis à Dakar à l'occasion d’une conférence internationale sur la prévention des génocides, ont porté le plaidoyer des victimes de génocides dans le monde, préconisant une culture de la paix au service d'une humanité beaucoup plus fraternelle.
‘’Aujourd’hui, nous nous inclinons devant la mémoire des victimes de l’holocauste et des victimes des génocides et tous ceux qui ont péri à cause de la folie humaine résultant de l’intolérance et du non respect des droits humains’’, a déclaré la directrice du bureau régional de l’UNESCO, Ann Thérèse Ndong Jatta.
Elle s’exprimait, lundi, à l’occasion de l’ouverture d’une conférence internationale de deux jours, sur la ‘’prévention des génocides et l’enseignement de l’holocauste’’. ‘’La meilleure façon d’honorer leur mémoire, est de dire que cela ne se reproduise plus’’, a dit Mme Ndong Jatta.
Depuis plusieurs années, déclare-t-elle, des organisations ont toujours œuvré pour que ces atrocités cessent, mais leurs efforts restent insuffisants. ‘’Il est clair qu’il faut renforcer de façon significative les actions préventives et notamment renforcer la défense de la paix dans l’esprit des hommes’’, a t- elle suggéré.
De ce point de vue, la paix et la sécurité ne peuvent être atteintes sans une bonne gouvernance et sans des efforts soutenus pour plus d’équité et de justice en vue d’un développement durable. D'après elle, ‘’une culture de la paix dans le monde s’impose’’.
C’est en ce sens que des initiatives ont été entreprises par l’UNESCO à travers son projet mis en place avec la collaboration de la CEDEAO, en élaborant un manuel de référence qui représente un atout important pour l’éducation à la paix.
‘’Ce manuel comporte sept modules traitant entre autres, la culture de la paix, prévention et gestion des conflits, des droits humains, du civisme et de la citoyenneté’’, a détaillé la directrice régionale de l’UNESCO.
Revenant sur la conférence, elle a souligné qu’elle marquera le début d’une dynamique internationale pour une meilleure prise en compte des violations massives des droits humains dans les programmes éducatifs.
‘’Nous sommes aujourd’hui dans un monde de la haine, de violence où les génocides, les massacres, quels que soient les noms qu’on leur donne, nous entourent. Il suffit d’allumer les téléviseurs pour s’en rendre compte’’, a de son côté affirmé Anne Marie Revcolevschi, présidente du projet Aladin.
C’est la raison pour laquelle ‘’cette conférence est importante, car c’est une sorte de rupture où nous observons une pause en se disant que dans ce monde violent nous devons nous arrêter en s’adressant à deux types de personnalités que sont l’éducation et l’histoire’’.
Elle a rappelé le caractère fondamental de la justice devant ces atrocités qui sévissent dans le monde. ‘’Quel que soit le continent où nous vivons, nous savons que dans toute l’histoire de l’humanité, il y a eu de grands procès et que nous pouvons y apprendre’’, a-t-elle dit.
Dans les écoles et universités, il faut enseigner aux jeunes générations, qu’il y a toujours un moment où la justice doit être rendue, a-t-elle préconisé. ‘’Cet Etat de droit et cette justice sont une des leçons fondamentales que nous, enseignants, devons toujours rappeler’’, a estimé Mme Revcolevschi.
Selon elle, dans toute société, il existe des jeunes hommes et femmes qui sont capables de dire non, de s’opposer et de faire en sorte qu'il y ait une humanité beaucoup plus fraternelle.