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Réaction au communiqué du ministère public: Le Procureur de la République accusé d’avoir jeté le discrédit sur ses collègues
Publié le lundi 1 juin 2015  |  Enquête Plus
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© aDakar.com par DF
Le procureur de la République annonce l`identification du présumé meurtrier de l’étudiant Bassirou Faye
Dakar, le 15 octobre 2014- L’individu suspecté dans la mort de l’étudiant Bassirou Faye, le 14 août dernier sur le campus de social de l’UCAD, a été identifié, a indiqué, mercredi en conférence de presse, le procureur de la République, Serigne Bassirou Guèye.




Le communiqué du Procureur de la République qualifiant ‘’d’illégale’’ et de ‘’troublante’’ la relaxe d’Aïda Ndiongue n’est pas du goût de certains membres de la famille judiciaire. Certains magistrats, greffiers et avocats interrogés par EnQuête, estiment que le PR Serigne Bassirou Guèye devait se limiter à faire appel et non de jeter le discrédit sur ses collègues magistrats.



‘’Cette décision de relaxe nous semble manifestement illégale et même troublante’’, a tonné le procureur de la République (PR), Serigne Bassirou Guèye dans le communiqué publié suite à la relaxe d’Aïda Ndiongue et cie par le tribunal correctionnel de Dakar. Ce commentaire fait par le ministère public a suscité moult commentaires, hier au Palais de justice Lat Dior.

Les avocats, greffiers et magistrats interrogés désapprouvent les propos du Chef du parquet. Le commentaire du PR était le principal sujet de discussion au restaurant des avocats. ‘’C’est scandaleux ! Inélégant ! L’Ums (Union des magistrats sénégalais) doit réagir’’, entendait-on dans les discussions. Interpellé sur la question, un des avocats présents sur les lieux hésite avant d’accepter de parler sous le couvert de l’anonymat. ‘’Le parquet est trop lourdement sorti de sa réserve. Dire que la décision de relaxe est illégale, c’est trop’’, tonne notre interlocuteur pour qui le parquet ne peut pas faire de commentaire publiquement sur une décision de justice. Cela d’autant plus, argue un autre avocat, qu’il leur est interdit de commenter une décision de justice. La robe noire qui a également préféré garder l’anonymat du fait ‘’de ses relations particulières’’ avec le PR, trouve l’attitude de celui-ci ‘’anormal’’.

Mieux, il estime que ‘’l’autorité administrative doit le rappeler à l’ordre’’. Car, pour lui, le magistrat a jeté l’opprobre et l’anathème sur ses collègues et sur l’institution. ‘’Dire que la décision est troublante, ça peut sous-tendre qu’il y a un parfum de corruption ou autre. Or, même si les juges étaient corrompus, il n’avait pas à le dire dans un communiqué’’, enrage l’avocat dont les propos sont partagés par un greffier. En somme de l’avis de l’avocat, le parquetier ‘’vient d’apporter une dose à l’affaiblissement de la justice qui depuis un certain temps est critiquée’’. ‘’Il a jeté le discrédit sur ses collègues et c’est très péjoratif comme appréciation car à la limite, c’est une insulte qu’il a faite’’, renchérit un juge du siège. Et d’ajouter que la réaction ‘’légale’’ et ‘’légitime’’ du parquet, c’est de relever appel et non ‘’d’insulter la juridiction de jugement’’.

Un de ses collègues magistrat a abondé dans le même sens. ‘’Son commentaire a été de trop et c’est discourtois entre collègues. Il devait se limiter à interjeter appel’’, tranche le juge. Aussi rappelle-t-il que son collègue ne peut se permettre de faire ce qu’on interdit aux justiciables. Et d’ajouter que le quotidien de la justice, c’est de relaxer ou de condamner. ‘’Nous sommes tous des magistrats avec une formation généraliste. On peut être aujourd’hui au parquet et se retrouver demain au siège, donc on doit faire une appréciation professionnelle’’, tonne le juge. Moins catégorique que les autres acteurs de la justice interrogés, un autre avocat dit comprendre l’attitude du ministère public. ‘’Il est le bras séculier de l’autorité politique, donc le PR est toujours dans son rôle de soutenir l’accusation’’, soutient l’auxiliaire de justice. Sur sa lancée, la robe noire considère que le terme ‘’troublant doit être contextualisé’’. ‘’ Peut-être dans son entendement il ne s’attendait pas à une décision de relaxe d’autant plus que le parquet avait requis 10 ans ferme’’, explique-t-il. Toutefois, il pense que le PR pouvait se limiter aux voies et moyens que lui offre la loi : l’appel.
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