Dakar (Sénégal) - « Les Sénégalais avaient refusé de combattre les Turcs lors de la bataille des Dardanelles, durant la première guerre mondiale, lorsqu’ils ont su que ces derniers pratiquaient la même religion qu’eux », a révélé le professeur Cemalettin Taskiran, lors d’une conférence à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.
Egalement appelée campagne de Gallipoli, la bataille des Dardanelles opposa l’empire ottoman aux troupes françaises et britanniques, du 25 avril 1915 au 9 janvier 1916.
Cette bataille, un sérieux revers pour les Alliés, qui se heurtèrent à une forte résistance ottomane, fut l’un des plus grands succès turcs durant le conflit.
« Les français nous ont amenés aux Dardanelles, disant que nous allions combattre les Allemands. Nous ne savions pas que nous allions faire la guerre contre des musulmans turcs », a dit l’universitaire turc reprenant les témoignages de soldats sénégalais au cours de sa conférence, jeudi, sur le thème : « la bataille des Dardanelles par la perspective turque ».
Pour lui, cette attitude montre qu’il y avait des points communs sur le plan culturel entre le Sénégal et la Turquie.
Le conférencier a également soutenu que les Sénégalais étaient sincères expliquant que « ceux d’entre eux qui avaient refusé de prendre part à l’assaut étaient employés comme manœuvres ».
Il a également qualifié ce conflit de guerre mondiale à petite échelle. « Il y avait plus de vingt (20) nations qui s’affrontaient », a-t-il souligné pour étayer son propos.
« C’était une guerre violente. Dans une péninsule qui a comme longueur à peu près 85 kilomètres et largeur 25 kilomètres se battaient 800.000 (huit cent mille) soldats. En plus, les combats s’étaient déroulés dans la moitié de la péninsule », a-t-il fait savoir.
« Après le combat, les statistiques ont montré que dans chaque mètre carré tombaient 600.000 (six cent mille balles. C’est pour montrer comment cette guerre était violente», a-t-il ajouté.
Auparavant, l’ambassadeur de Turquie au Sénégal, Mme Nilgün Erdem Ari, avait magnifié les excellentes relations entre son pays et le Sénégal.
« Le Sénégal et la Turquie se reconnaissent dans plusieurs points surtout dans le domaine culturelle », a-t-elle dit, rappelant que la visite du président Macky Sall en Turquie est la preuve de la consolidation de cette relation qui remonte à 1915.
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