Thione Seck, le célèbre chanteur sénégalais du "Raam Daan" et père de la star montante du mbalax, Waly Seck, a été arrêté ce jeudi et placé en garde-à-vue à la Section de recherches de la gendarmerie de Colobane, pour avoir été mouillé dans une histoire de fabrication et de possession de faux billets de banque. Plus de 40 paquets en billets verts ont été découverts chez lui, selon des sources proches de la Gendarmerie. 33 millions de francs Cfa ont été dénombrés en bonnes devises, alors que 43 millions de francs Cfa sont tout en faux billets. Ce sont donc ces montants qui ont été saisis à son domicile de Ouest Foire, à Dakar. Même si cela est loin des sommes avancées, Thione Seck risque gros.
Ce sont de multiples filatures effectuées sur un ressortissant malien, qui ont conduit les gendarmes ce jeudi à Ouest Foire, au domicile du patron du "Raam Daan". Le suspect, aperçu plusieurs fois chez Thione Seck, était dans les tablettes des enquêteurs de la Section de recherches pour avoir trempé dans une opération illégale de multiplication de billets de banque. Il nous revient que les gendarmes de la Section de recherches ont trouvé chez lui 1,4 million de dollars et 23 millions de francs Cfa. Ce qui représente une somme de loin plus importante que celle retrouvée chez Thione.
C’est donc après avoir obtenu des renseignements fiables, que les gendarmes ont alors effectué une descente chez Ballago Seck. Cuisiné par les enquêteurs, Thione Seck a d'abord cherché à se laver à grande eau. Il a ainsi déclaré aux gendarmes avoir été contacté par des promoteurs gambiens pour une tournée internationale d'une durée de 6 mois, comprenant plus de 200 dates de concerts
A en croire Thione Ballago Seck, son compagnon d'infortune… malien était chez lui pour payer l'avance devant valider le contrat de la tournée concoctée avec les promoteurs gambiens. Une explication que les gendarmes trouvaient tirée par les cheveux. D'où la perquisition plus que fructueuse effectuée au domicile du patron du Raam Daan. Thione n'avait plus d'autre choix que de suivre les gendarmes au quartier général de la Section de recherches de gendarmerie, sise à la caserne Samba Diéry Diallo à Colobane, où il a été placé en garde-à-vue en attendant son éventuel déferrement.
Au demeurant, le père de Waly Seck semble très sonné par le sort incroyable qui s'est abattu ces dernières heures sur sa tête. Cassé par les longues heures d'interrogatoire soutenu des gendarmes, Thione Seck est très mal en point, surtout que sous ses yeux, les hommes de la Section de recherches se sont affairés, durant toute la journée de ce jeudi, à préparer les procès-verbaux d'enquête préliminaire et le rapport destiné à détailler toute l'affaire au parquet. Quant au contenu des scellés devant être transmis au procureur, les gendarmes continuaient à compter les faux billets de banque jusqu'après jeudi à minuit.
Avec cette histoire, c'est le mythe Thione Seck, chantre et promoteur des hautes valeurs de la société sénégalaise, qui s'effondre. La carrière ascendante de son fils Waly, dont il est très proche, pourrait elle aussi en prendre un sacré coup, surtout que la star montante et coqueluche de la jeune génération de fans du mbalax sénégalais a lui aussi été mêlée, il y a un an, à une histoire de faux billets de banque d'où il est sorti indemne.
Il faut souligner que l'arrestation de Thione Seck a surpris jusqu'à de très hautes sphères de l'Etat. Plusieurs de ses amis sont même allés aux nouvelles à la Section de recherches de gendarmerie. Seulement, le leader du “Raam Daan” semble très loin d'être tiré d'affaires. Il se susurre que le nouveau patron de la Section de recherches reste intraitable et conduit son enquête en toute indépendance.
Or, Thione Seck risque très gros car les infractions relatives au délit de faux monnayage au Sénégal sont punies conformément à la loi 84-11 du 4 janvier 1984 abrogeant et remplaçant les articles 119 et 124 inclus du Code pénal. Sous ce rapport, selon l'article 119 du Code pénal, quiconque aura contrefait, falsifié ou altéré des signes monétaires ayant cours légal sur le territoire national ou à l'étranger sera puni des travaux forcés à perpétuité et d'une amende décuplée de la valeur desdits signes et au moins égale à 20 millions de francs CFA. Le coupable bénéficie de circonstances atténuantes, la peine ne pourra être inférieure à cinq ans de travaux forcés et à 1 million de francs d'amende, poursuit l'article 119 du Code pénal.