Une bonne partie des quotidiens a titré ce vendredi sur les affaires judiciaires concernant l’ancienne sénatrice PDS Aïda Ndiongue et l’artiste-musicien Thione Seck.
Le Tribunal de grande instance (TGI) de Dakar a prononcé jeudi la relaxe en faveur de Mme Ndiongue pour escroquerie et détournement de deniers publics portant sur 20,6 milliards de francs CFA.
Son camarade de parti, Abdoul Aziz Diop, directeur de cabinet du ministre de l’Urbanisme au moment des faits incriminés, Modou Sall, un ancien secrétaire général de ce département ministériel, et Amadou Ndiaye, un agent comptable du Plan Jaxaay, ne sont pas coupables de complicité d’escroquerie et de détournement de deniers publics, selon le juge.
C’est donc "comme si de rien était… Après un an et demi de prison, tout le monde rentre à la maison (…) comme il fallait s’y attendre", commente le chroniqueur judiciaire de Walfadjri. "La surévaluation du patrimoine d’Aïda Ndiongue a grandement contribué à sa relaxe", explique-t-il.
Walfadjri, comme d’autres journaux, signale que l’ancienne sénatrice et ses coprévenus ne devraient pas "jubiler ou crier victoire", car l’Etat, partie civile dans cette affaire, va faire appel du verdict rendu par le TGI de Dakar. Pourtant, ils "savourent une victoire", selon La Tribune.
Le Quotidien affirme que "le parquet est dans tous ses états", en raison de la relaxe des prévenus. Dans un communiqué repris par plusieurs quotidiens, le procureur de la République dénonce "une décision (...) manifestement illégale et même troublante".
Le parquet, qui avait requis 10 ans de prison ferme à l’encontre des mis en cause, en avril dernier, reste convaincu, selon son communiqué, que "la dame Astou Ndiongue dite Aïda a fait usage de manœuvres frauduleuses en créant des sociétés écran" pour se faire attribuer des marchés publics, dans le cadre de l'exécution du Plan Jaxaay, prévu pour reloger des victimes des inondations à Dakar.
"Aïda Ndiongue libérée : colère et soupçons du procureur", titre Le Populaire, en faisant allusion au communiqué du parquet.
L’As considère la relaxe des prévenus comme "un camouflet" pour le régime actuel, qui a lancé des poursuites judiciaires à l’encontre des responsables du PDS et de ses alliés, au pouvoir de 2000 à 2012. Ce journal, qui publie une interview de l’ancienne sénatrice, estime que Mme Ndiongue et ses coprévenus "ne pouvaient espérer mieux" que cette décision du tribunal. "Ils sont aussi libres que l’air", ajoute L’As.
L’Observateur évoque l’"affaire Thione", du nom de l’artiste-chanteur, chef du groupe musical Raam Daan, qui a été interpellé par la Gendarmerie pour détention de "faux billets en euro et dollar d’une valeur de plus de 40 milliards de francs CFA".
"Cet argent m’a été payé pour des tournées que je dois effectuer en Europe", aurait dit Thione Seck aux enquêteurs de la Gendarmerie, selon L’Observateur.
En ce qui concerne cette affaire, les quotidiens donnent des chiffres variés : 15 milliards de francs CFA (Direct Info), 40 milliards de francs CFA (L’Observateur et Enquête), 38 milliards de francs CFA (Libération), etc.
"De multiples filatures visant un ressortissant malien ont conduit les gendarmes (…) au domicile du patron du Raam Daan", explique Enquête. "La piste malienne se précise" pour les enquêteurs de la Gendarmerie, signale le journal.
Direct Info évoque "une rocambolesque affaire de faux billets".