L’opérateur traditionnel de téléphonie a décidé de priver les usagers de Hayo de recevoir ou d’émettre des appels à partir de leur réseau. Cela, pour régler un différend commercial. Il a fallu l’intervention des pouvoirs publics pour que Orange accepte d’entendre raison.
La Sonatel n’aime pas la concurrence dans son secteur, et elle ne manque jamais une occasion de le faire sentir. L’opérateur du service universel régional de téléphonie Hayo a eu l’occasion de s’en rendre compte. Le week-end dernier, l’opérateur traditionnel lui a tout bonnement coupé le fil, privant ainsi ses usagers de tout accès à ses services.
Cela était pour la Sonatel le moyen trouvé pour régler un différend portant sur les tarifs des appels internationaux entrants. Le Quotidien a écrit, il y a environ un mois exactement, que la Sonatel, dans ses relations avec le quatrième opérateur national de téléphonie, faisait de l’abus de position dominante. Ainsi, en ce qui concerne les tarifs des appels internationaux entrants, Hayo se retrouve souvent obligé de payer plus cher à Orange que ce que ne versent à cette dernière les autres opérateurs, Tigo et Expresso. A cela, il faut ajouter la location des pylônes de l’opérateur traditionnel. Du fait de sa plus forte implantation territoriale, Orange impose à Hayo de lui payer environ trois fois plus que ce que lui demandent la Rts et l’Adie. Tous ces éléments ont dû jouer dans le conflit qui a abouti à l’interruption des transmissions du fil de Hayo. Il faut comprendre que le principe du partage des infrastructures
oblige quasiment les opérateurs installés en premier à partager leur matériel avec les nouveaux venus. Mais les pouvoirs publics n’ont souvent pas prévu de légiférer sur les conditions de ce partage d’infrastructures. D’où certains abus. Hayo est titulaire d’une licence de service universel de télécommunications pour la région de Matam. Les responsables de cet opérateur régional, contactés hier soir, ont refusé de se prononcer. La directrice, Mme Fatimata Agne Ba, a souligné que le fil avait été rétabli, et que le contentieux était entre les mains de l’Artp, qui devrait proposer une solution : «Dans ces conditions, je ne souhaite pas me prononcer sur cette affaire.» Pourtant, selon les informations obtenues par Le Quotidien, il a fallu une intervention directe du ministre des Télécommunications auprès du Dg de la Sonatel pour contraindre ce dernier à faire remettre en service le fil de Hayo.