L’hôpital Principal de Dakar organise ses XVIèmes journées médicales, du 28 au 30 mai prochain. Elles porteront sur la médecine en situation de catastrophe. Un service qui, selon les spécialistes, impose une organisation différente de la médecine d’urgence habituelle.
‘’Médecine en situation de catastrophe’’. C’est le thème des XVIèmes Journées médicales de l’Hôpital Principal de Dakar prévues du 28 au 30 mai prochain. Selon le Professeur Coumba Diouf Niang, président du comité consultatif, qui présidait hier une conférence de presse en prélude à ces journées, la catastrophe se définit par l’inadéquation entre les besoins de secours et les moyens disponibles, lorsque ceux-ci sont dépassés. Il s’agit, dit-il, de situations très diverses (catastrophes naturelles, accidents de transport, accidents domestiques, épidémie etc..).
‘’La médecine en situation de catastrophe impose de ce fait une organisation différente de la médecine habituelle. C’est l’organisation dans ces situations qui vous permet de vous en sortir. Il faut trouver un lieu où vous recevez les victimes, identifier les personnes que vous allez mettre en première ligne et faire le triage’’, explique Prof Niang. ‘’C’est de tout faire pour que le maximum de gens s’en sortent et cela passe par un acte difficile qui est le triage. Il est laissé aux plus anciens, les plus expérimentés qui vont faire des choix pour déterminer le degrés d’urgence de chaque victime et déterminer l’ordre de prise en charge et l’ordre de traitement, parce que les gens vont être nombreux, mais auront des lésions de gravité différente. Cette organisation est basée sur le triage’’, a-t-il souligné.
Le plan Blanc
Selon le président du comité consultatif, la différence entre médecine quotidienne et médecine de catastrophe, c’est le nombre de victimes et l’organisation de leur prise en charge. ’’Quel que soit votre nombre de lits, quel que soit votre personnel, les moyens dont vous disposez, vous n’êtes jamais prêts à recevoir, dans un délai très court, 200 blessés. Il n’y a aucune structure au monde qui soit réellement préparée pour ça, c’est-à-dire qui fait des lits vides sur ça. Il faut déterminer des plans d’actions dans ce genre de catastrophes et l’hôpital dispose de ce qu’on appelle un plan Blanc’’. Ce plan Blanc, dit le Professeur Coumba Diouf Niang, est écrit et tous les acteurs y sont identifiés. Les différentes tâches à mener, lorsqu’il y a une catastrophe, s’y trouvent. Le système d’alerte pour faire ramener le personnel est organisé. Tout est dans ce plan.
’’Lorsque la catastrophe arrive, celui qui est de garde prend le plan et le fait exécuter à l’échelle nationale. Les gens sont préparés, mais, on n’en a peut-être pas l’expérience. Heureusement que les catastrophes ne sont pas fréquentes. Maintenant, lorsque nous arrivons devant une catastrophe, le comportement peut changer. On peut aller en médecine demander à nos collègues de sortir tous les malades classiques chroniques qui vont mieux. On peut utiliser des services qui n’étaient pas destinés à la chirurgie pour faire de la chirurgie. C’est cette organisation qu’il faut tester, après sa mise en place. Il faut s’y entraîner, en simulant des catastrophes’’, informe-t-il. A cela, le Professeur Sara Boury Gning ajoute que ce qui importe devant la catastrophe, c’est la capacité d’accueil et de réaction des structures qui s’articulent autour de deux volets : la formation du personnel et l’entraînement.
Croisade contre l’obésité infantile
Près de 400 participants venant de toutes les structures sanitaires du pays et de l’étranger sont attendues durant ces trois jours. Un symposium réunira des experts autour du thème : ‘’Obésité et maladies métaboliques’’. Car, selon le Professeur Fatou Fall, présidente du comité scientifique, le monde fait face à une épidémie d’obésité et le Sénégal ne sera pas en reste. ‘’L’obésité est en train d’augmenter à travers les âges, surtout chez les enfants. Cette obésité infantile constitue le plus grand problème. Donc, il faut éduquer les enfants à travers une bonne hygiène alimentaire et une activité physique, car les causes sont dans le mode de vie’’, prévient Pr Fall.