L’artiste-musicien Ablaye Cissoko a mis à profit la 23-ème édition du Festival international de jazz de Saint-Louis (20-25 mai) pour présenter ‘’Kordaba’’, une structure composée d’une école de formation aux instruments traditionnels et d’une résidence de création pour toutes les pratiques artistiques.
La résidence de création, située à Ndiolofène, devrait recevoir des artistes à partir du mois de juillet, a indiqué Cissoko, qui a organisé une visite guidée des chantiers en compagnie de journalistes et du responsable de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (BICIS), Pierre Bérégovoy.
Implantée au bord du fleuve, à la sortie de Saint-Louis, l’école, elle, démarrera ses activités à la rentrée prochaine, a ajouté le joueur de kora, précisant que les futurs pensionnaires seront aussi initiés au balafon, au ngoni, à la flûte, entre autres instruments traditionnels de la sous-région ouest-africaine.
''Je veux que la kora soit accessible à tout le monde. Elle est connue, mais on ne se l’est pas appropriée. Ce n’est pas juste un instrument. L’homme a eu la chance de rassembler les pièces de la kora. Il faut que cette histoire apaise, à travers les expériences du griot qui est un médiateur, le porte-parole du roi et la voix du peuple’’, a expliqué Ablaye Cissoko.
Il a dit que c’est ‘’une lourde responsabilité’’, ajoutant : ‘’Je crois à ma tradition, à ma culture. La création de cette école est ma contribution à son développement, à sa vulgarisation. C’est à la fois une volonté d’honorer ma tradition, tout en restant ouvert monde. Il n’y a pas de raison de s’enfermer. Nous avons le devoir de faire faire à la kora des pas de géants’’.
''Nous avons reçu un lourd héritage que nous devons perpétuer, dans un monde en perpétuelle mutation et où tout va très vite. Il est important que nous soyons des exemples’’, a insisté le musicien qui, à propos de la résidence de création, il a dit que celle-ci sera ouverte à ‘’tous les artistes, quel que soit leur domaine, pour qu’ils viennent s’inspirer ici’’.
L’artiste bénéficie du soutien de la BICIS et la Fondation BNP Paribas, dans la mise en place de ces deux structures. Il a dit que dans son esprit, ‘’ça doit être un projet-pilote, pour que d’autres artistes puissent s’en inspirer’’.
''Il n’est pas concevable que le Sénégal n’ait pas d’autres structures de formation que le conservatoire de l’Ecole nationale des arts. Nous ciblons la sous-région parce que le potentiel est là et il faut le révéler’’, a conclu Ablaye Cissoko.