L’Association sénégalaise des malades de la thyroïde (ASMAT) a célébré lundi à Tambacounda, la journée mondiale de la thyroïde, à travers une exposition et une conférence publique organisées à la mairie de Tambacounda, a constaté l’APS.
La rencontre présidée par Moustapha Diaw, un des adjoints au gouverneur, a enregistré la participation du nouveau médecin-chef de la région, le docteur Habibou Ndiaye, du docteur Amadou Diouf du Centre hospitalier régional de Tambacounda, qui a animé la conférence.
La marraine de la rencontre, Maïmouna Sène, responsable de femmes, Mariama Togo Guindo, responsable des ‘’Bajenu gox’’, ainsi qu’une forte délégation de femmes avaient également pris part à la rencontre aux côtés de l’adjoint au maire Bounama Kanté qui avait souhaité la bienvenue aux participants dans la salle de délibérations de la mairie.
Créée en novembre 2014 par des membres répartis entre les régions de Tambacounda, Kédougou, Kolda et Dakar, l’ASMAT est composée de membres malades et bien portants, a relevé sa présidente Mame Ndèye Sène.
L’ASMAT travaille à l’assistance des malades de la thyroïde. Elle sensibilise les communautés et aide ses membres à avoir une meilleure connaissance des pathologies affectant la glande thyroïdienne, notamment le goitre. L’émancipation sociale des malades et la lutte contre leur stigmatisation sont aussi au nombre des missions de cette structure.
La thyroïde une petite glande en forme de papillon, située au cou, en avant de la trachée, a noté le docteur Diouf. Elle pèse 10 à 20 grammes, et produit les hormones T 3 et T4 essentielles au bon fonctionnement de divers organes, dont les organes génitaux, a-t-il ajouté.
La carence en iode est la principale cause du goitre qui est une augmentation du volume de la thyroïde, puisque cette substance intervient dans la composition des hormones de la glande thyroïdienne, ainsi que dans le bon fonctionnement d’organes vitaux comme le cœur, les reins, le foie.
Mame Ndèye Sène a énuméré les cinq raisons de bien connaître les maladies de la thyroïde, que ce soit l’hyperthyroïdie ou l’hypothyroïdie, à savoir qu’elles peuvent être à l’origine de l’infertilité, de la dépression, de l’anxiété, d’auto-immunité et du cancer de la thyroïde. Autant de points qui ont été largement développés par le docteur Amadou Diouf, dans sa communication.
Soulignant le fait que ‘’9 sur 10’’ personnes qui souffrent de cette maladie sont des femmes, la présidente de la structure forte de 205 membres au 4 mai dernier, a relevé à quel point cette affection ‘’ronge’’ les patientes, en l’absence d’un plateau technique relevé et de spécialistes.
Le médecin-chef Habibou Ndiaye a salué l’initiative de l’ASMAT de célébrer la journée de la thyroïde, bien qu’elle ne soit pas inscrite dans l’agenda sanitaire du Sénégal.
Instituée depuis 2007, la journée mondiale de la thyroïde (World Thyroid day), célébrée chaque 25 mai, a pour objectif de sensibiliser le public aux dysfonctionnements de la thyroïde. Elle est surtout célébrée par les pays anglo-saxons, a noté la présidente de l’ASMAT.
Le docteur Ndiaye a relevé que la prévalence du goitre qui était très élevée au Sénégal oriental, dans les années 1980, a baissé suite aux efforts consentis par l’Etat pour l’iodation du sel consommé par les ménages. Il a assuré l’association du soutien de la région médicale dans la lutte qu’elle a engagée contre le goitre.
L’adjoint au gouverneur, Moustapha Diaw a, tout en louant le travail abattu par l’association, invité ses membres à ne pas s’en arrêter là, mais œuvrer à ce que la structure s’élargisse et qu’il y ait des associations régionales à travers le pays, comme il y en a déjà à Dakar et à Vélingara.
L’Asmat, en tant que première association en son genre dans le pays, devrait, à son avis, servir d’exemple. Il a suggéré d’ ‘’imposer’’ cette célébration dans l’agenda national, car ‘’l’Etat est là pour l’intérêt général’’.
Dans le même sillage, Madior Fall, qui parlait au nom de la représentante du PAM, a plaidé pour qu’à défaut d’être inscrite dans le calendrier sanitaire national, la journée de la thyroïde le soit dans le calendrier sanitaire régional, dès lors que le goitre reste fréquent dans certains villages enclavés de la zone.
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