Le Sénégal et le Maroc ont procédé hier à la signature de 13 accords et conventions dans des secteurs dits prioritaires. Ces accords de coopération s’inscrivent dans le cadre des projets structurants du Plan Sénégal émergent (Pse).
La coopération entre le Sénégal et le Maroc est en train d’être consolidée. Au deuxième jour de la visite au Sénégal du roi du Maroc, les dirigeants des deux pays ont paraphé 13 accords et conventions. Ces accords qui touchent, entre autres, les domaines de la promotion du tourisme, de la sécurité, de l’énergie, de l’assainissement, de l’industrie, de la pêche, de l’élevage ont, selon le ministre des Affaires étrangères du Maroc, la particularité d’être orientés à 50% vers des projets de développement. Salahedine Mezouar explique que «le Président Macky Sall veut orienter le partenariat vers quelque chose qui touche également les populations et qui soit orientée vers elles». «C’est aussi des accords qui sont en relation avec des partages d’expertises. Le Maroc a développé une expertise à travers ce qu’on appelle le développement marocain et cette expertise nous la partageons aussi avec nos frères africains et sénégalais en particulier», a-t-il fait savoir. Mais quelle place occupera le secteur privé national dans cette coopération ? M. Mezouar répond que «l’approche marocaine est de faire en sorte qu’il y ait des synergies qui se créent avec les opérateurs sénégalais, qu’il y ait des acteurs qui deviennent des acteurs régionaux du partenariat Sénégal-Maroc émergent». «Notre vision est une vision de création de synergies. On ne peut parler aujourd’hui de partenariat Sud-sud si ce partenariat n’est pas orienté vers les populations, s’il n’apporte pas une valeur ajoutée pour le développement du pays», soutient-il.
Un groupe d’impulsion pour booster la coopération
Le ministre des Affaires étrangères du Sénégal, Mankeur Ndiaye, estime pour sa part, que la plus-value de cette visite c’est la mise en place par les dirigeants des deux pays d’un groupe d’impulsion économique qui «va permettre de booster la coopération économique». Ce groupe, qui va réunir les représentants du secteur privé de tous les domaines de coopération couverts, va être lancé le lundi prochain. «Et ce sont les représentants du secteur privé qui vont siéger au sein de ce groupe d’impulsion économique, qui vont explorer tous les domaines de coopération possible», informe Mankeur Ndiaye.
Interpellé sur la démarche du Maroc qui pousse certains observateurs à dire qu’il veut se faire une bonne place sur le marché africain, le ministre des Affaires étrangères du royaume chérifien soutient que «la démarche de son pays n’est pas celle de recherche de profits». «C’est une démarche de construction orientée vers la nécessité de renforcer les partenariats sud-sud. Le partenariat nord-sud est insuffisant aujourd’hui s’il n’est pas accompagné par une impulsion des différents pays dont leur relation est dans l’ouverture des opportunités qui peuvent exister. Notre approche n’est pas opportuniste», dit-il. Le Marocain considère tout de même que la diplomatie économique est une nécessité à l’ère de la mondialisation.