Au moins 74 navires de pêche détenus et exploités par quatre compagnies chinoises de pêche lointaine sont pointés du doigt pour la falsification de leur tonnage brut et pour des activités illégales dans des zones de pêche interdites en Afrique de l’Ouest. C’est ce qui ressort des conclusions d’une enquête de deux ans conjointement menée par Greenpeace Asie de l’Est et Greenpeace Afrique.
Une enquête de deux ans réalisée conjointement par les Ong Greenpeace Afrique et Greenpeace Asie de l’Est a démontré l’implication de 74 navires chinois dans 82 cas avérés et suspects d’activités de pêche illégales et de fraude au tonnage brut, au Sénégal, en Guinée, en Guinée-Bissau et au Ghana.
Ces navires sont liés à la plus grande entreprise de pêche lointaine de la Chine : la China National Fisheries Corporation (Cnfc). La plupart des cas identifiés datent de 2000-2014, mais le plus ancien remonte à 1988, rapporte un communiqué qui nous est parvenu hier, mercredi 20 mai.
Selon la source, les cas les plus récents ont été observés par le bateau de Greenpeace Esperanza, qui a navigué à travers les zones économiques exclusives (Zees) du Sénégal, de la Guinée-Bissau et de la Guinée entre le 26 Octobre et le 21 Novembre 2014. Dans les eaux guinéennes uniquement, le navire a documenté 16 activités de pêche illégales par 12 navires battant pavillon chinois et/ou appartenant à des entreprises chinoises, soit une moyenne d’un cas chinois de pêche illégale rencontré en mer tous les deux jours par l’Esperanza.
Les récentes conclusions de Greenpeace Afrique montrent également en 2014, les navires de pêche lointaine chinois ont falsifié illégalement le tonnage brut de leurs navires au Sénégal, en Guinée Bissau et en Guinée. Par exemple, la Cnfc a sous-déclaré le tonnage brut pour 44 de ses 59 navires qui opèrent dans ces trois pays, évitant ainsi de payer des frais de licence et gagnant illégalement accès à des zones de pêche interdites.
En raison de la diminution de stocks de poissons en Chine, les entreprises chinoises ont étendu leurs opérations de pêche en Afrique de 13 navires en 1985 à 462 navires en 2013.
L’enquête relève que bon nombre d’entreprises chinoises opérant dans la région ont un historique d’activités de pêche illégale. Entre les années 2000-2006 et 2011-2013, soulignant qu’il y avait au moins 183 cas documentés de pêche illégale par des navires battant pavillon chinois et/ou appartenant à des entreprises chinoises dans six pays ouest-africains que sont la Gambie, la Guinée, la Guinée-Bissau, la Mauritanie, le Sénégal et la Sierra Leone.