Le grand cadre des syndicats d’enseignants déplore son non-implication par la tutelle dans le réaménagement du calendrier scolaire. L’organisation envisage un boycott des examens et une rétention des notes, en l’absence de paiement des heures supplémentaires. Ses dirigeants proposent deux sessions pour le Bfem et le Bac.
Le sale temps se poursuit dans le secteur éducatif. Les syndicats d’enseignants, regroupés au sein du Grand cadre, menacent de boycotter les examens. Ils promettent également de retenir les notes de compositions. ‘’Si nous devons aller vers un réaménagement, nous n’allons plus regarder dans le rétroviseur. Les ponctions ont été faites, qu’on nous paie les heures supplémentaires. Sans quoi nous n’irons pas vers un réaménagement du calendrier scolaire, et nous n’excluons pas d’aller vers le boycott des examens ainsi que la rétention des notes du second semestre’’, a soutenu Mamadou Lamine Dianté, le coordonnateur du Grand cadre, hier lors d’une conférence de presse qui intervient cinq jours après la sortie du ministre de l’Education nationale Serigne Mbaye annonçant le réaménagement du calendrier scolaire. Le Grand Cadre regrette la non-implication des syndicats d’enseignants. Selon eux, le ministre de l’Education nationale a violé la gestion démocratique du personnel. Ils pensent que la gestion de l’éducation doit être collégiale.
Selon Dianté, le gouvernement aurait dû revenir à la table de négociations avant toute prise de décisions. ‘’On ne peut pas faire payer aux enseignants doublement le prix de la grève. C'est-à-dire, faire la ponction sur les salaires et leur demander de prolonger l’année scolaire’’. De l’avis des syndicalistes, ce n’est pas avec un report de deux semaines que les choses vont se régler. Ils n’admettent pas, par exemple, que les élèves de Terminale fassent l’épreuve anticipée de Philosophie et retournent dans les salles de classes pour les compositions du second semestre. C’est pourquoi, ils proposent la tenue de deux sessions du baccalauréat et du Bfem.
Par ailleurs, le vent de division qui souffle au sein du Grand Cadre a été abordé. En effet, une frange a prononcé une suspension de six mois pour Mamadou Lamine Dianté et son adjoint Oumar Wally Zoumarou. Les intervenants ont dénoncé une violation des textes. ‘’Il n’existe qu’un seul et unique Grand Cadre reconnu par les autorités, les enseignants et les textes que nous avons élaborés et adoptés ensemble ; son coordonnateur est Mamadou Lamine Dianté’’, répète-t-on.
Rien, à part le décret
L’autre point a été le protocole d’accord signé, le 17 février 2014, entre les syndicats d’enseignants et le gouvernement. Le Grand cadre salue l’effectivité du décret d’application sur la validation, signé le lundi 11 mai 2015. Mais les syndicalistes préviennent qu’ils n’accepteront aucune lenteur administrative en ce qui concerne son application, sachant, disent-ils, que le ministre du Budget a soutenu que les 5 milliards relatifs à l’alignement au grade seront payés dans le budget de 2015.
Cependant, sur les autres points, ils disent que rien n’a été fait. C’est le cas de la délivrance et la prise en charge des actes administratifs, la publication des quotas de candidats aux passerelles professionnelles, prévue le 15 mai, ainsi que l’alimentation en eau et électricité prévue à cette date. Il en est de même pour le partage du pré-rapport de l’étude sur les systèmes de rémunération qui devait avoir lieu au courant du mois de mai ainsi que de la tenue des commissions d’avancement.