Dans cette reconfiguration de l’espace politique qui se profile en perspective de la présidentielle de 2017, le Ps d’Ousmane Tanor Dieng pose mécaniquement les empreintes d’une réactivation des ses diverses instances, du sommet à la base, en vue de remobiliser les troupes, tout en réitérant contre vents et marées sa volonté irrépressible de présenter un candidat pour le fauteuil présidentiel.
Seulement, pour certains observateurs, l’ancien parti au pouvoir est en train de cacher son jeu sur le challenger qu’il compte présenter contre le chef de file de l’Apr et Président en exercice qui brigue un second mandat, Macky Sall. Pour eux, les «Verts» auront bien un candidat pour la présidentielle de 2017. Néanmoins, ce ne sera pas Ousmane Tanor Dieng, mais bien Khalifa Sall, le maire de Dakar.
Le secrétaire national à la vie politique du parti qui trône à la tête de la capitale sénégalaise depuis les Locales de 2009 serait ainsi le meilleur profil que l’ancien parti au pouvoir, de l’indépendance à 2000, pourrait opposer à Macky Sall. Et pour cause, aux plus forts moments de la tempête qui s’est abattue sur les Socialistes après la perte du pouvoir, Khalifa Sall a été l’un des rares responsables à surnager contre les nouveaux tenants du pouvoir. Qu’ils soient libéraux du Pds alors en plein régime de Me Wade, mais battus par Khalifa Sall en 2009 pour la reconquête de la mairie de Dakar. Voire républicains et membres de l’Apr, laminés eux aussi aux dernières Locales de 2014. Là également, Khalifa Sall avait réussi la prouesse de battre l’ancienne Premier ministre de Macky Sall, en l’occurrence Aminata Tall derrière qui s’était rangée toute l’armada de la majorité présidentielle Bennoo Bokk Yaakaar,
Maître absolu de la capitale sénégalaise depuis plus de six années, Khalifa Sall s’impose ainsi un challenger de taille pour le Président en exercice. Un adversaire capable d’écorner la base de l’Apr dans ce grand vivier électoral qu’est la région de Dakar, lors de la prochaine présidentielle. Est-ce ce qu’a compris le pouvoir en place au point de plomber le lancement de son fameux emprunt obligataire de 20 milliards pour moderniser Dakar, comme le subodorent certains esprits des plus narquois? En tous cas, force est de remarquer que, subrepticement, Khalifa Sall est en train d’installer sa nasse et ses réseaux.
A l’instar du mouvement And Dolel Khalifa Sall qui doit lui permettre de rassembler des sympathisants à travers le pays et qui, au sein du Ps, ne cesse de réclamer la présentation à la présidentielle de 2017 de la candidature de Khalifa Sall. Lequel continue de multiplier également ses visites dans les foyers religieux, pour densifier son envergure et se présenter en « proche » de toutes les confréries. Dans cette entreprise souterraine de positionnement, Khalifa Sall qui a « tous les droits dans le Parti socialiste », selon le député-maire Barthélémy Dias, pourrait bénéficier de tout l’appareil du Ps en pleine reconstruction depuis son dernier congrès, du sommet à la base, et surtout d’un électorat fidélisé depuis belle lurette, même s’il s’est écorné au fil des joutes électorales.