Aussitôt la date du démarrage de son procès, prévu le 20 juillet 2015, annoncée, l’ancien président tchadien, Hissein Habré a réitéré son refus de comparaître devant les Chambres africaines extraordinaires (CAE), une juridiction qu’il ne reconnait pas.
La date du procès de l’ancien chef d’Etat du Tchad, Hissein Habré a été arrêtée au 20 juillet 2015. L’annonce a été faite, le mercredi 13 mai dernier, par les Chambres africaines extraordinaires (CAE), juridiction spéciale créée au sein du système judiciaire sénégalais pour connaitre des actes de crime et de tortures commis au Tchad de1982 à 1990, informe un communique de Human Rights Watch. Hissein Habré sera jugé pour crimes de guerre, crimes contre l’humanité et actes de torture devant la Chambre extraordinaire d’Assises des CAE.
Seulement, l’ancien homme fort de N’Djamena, qui ne reconnait toujours pas la juridiction exceptionnelle africaine chargée de le juger, a réaffirmé son refus de comparaître devant les CAE. Face à ce rejet, Me Sidiki Kaba dit chercher des possibilités juridiques pour contraindre Hissein Habré à se présenter devant les CAE. Suffisant pour que les avocats de l’ancien président Tchadien invitent le ministre de la Justice, Garde des Sceaux à la prudence.
Selon Me Ibrahima Diawara, un des conseils du prévenu, interrogé par nos confrères de la radio Rfm, «le président Hissein Habré ne reconnaissant pas la légalité des Chambres africaines extraordinaires, avait décidé de ne pas participer à l’instruction. Aujourd’hui, c’est l’audience de jugement. Il a décidé, conformément au Code de procédure pénale et conformément aux droits reconnus au prévenu, de ne pas comparaître à l’audience des Chambres africaines extraordinaires. Parce qu’il estime que cette affaire ne relève pas de la justice et que c’est une affaire politique sous le manteau judiciaire», a-t-il souligné.
Le satisfecit des victims
Pendant ce temps, les associations des familles des victimes et des organisations de défenseurs des droits humains se réjouissent de pouvoir enfin assister au procès de l’ancien président Tchadien. «Le procès de Hissein Habré, qui doit commencer au Sénégal le 20 juillet, sera le point culminant d’une campagne pour la justice longue de deux décennies», a déclaré Human Rights Watch dans le texte daté du 13 mai.
«Je veux pouvoir regarder Hissène Habré dans les yeux et lui demander pourquoi j’ai pourri trois années en prison, pourquoi mes amis ont été torturés et tués», a ajouté Souleymane Guengueng, fondateur de l’Association des Victimes des Crimes du Régime de Hissène Habré (AVCRHH).
Hissein Habré a été inculpé en juillet 2013 de crimes contre l’humanité, torture et crimes de guerre et placé en détention provisoire. Après une instruction de 19 mois, les juges d’instruction des CAE l’ont renvoyé pour jugement devant la Chambre extraordinaire d’Assises des CAE, présidée par le Juge Gberdao Gustave Kam du Burkina Faso, qui sera assisté de deux juges sénégalais expérimentés.