Hissein Habré sera jugé le 20 juillet prochain. L’annonce a été faite ce mercredi, par la cellule de communication des Chambres africaines extraordinaires. De petits soucis pèsent tout de même sur ce procès, puisque le prévenu à décidé de ne pas comparaître devant ce Tribunal qu’il dit ne pas reconnaître.
Après des années de batailles judiciaires, les présumées victimes du régime de Hissein Habré entrevoient l’horizon. Le procès de l’ex-homme fort de Ndjamena commence le 20 juillet prochain au Palais de justice Lat Dior de Dakar. L’annonce a été faite ce mercredi, par la cellule de communication des Chambres africaines extraordinaires (Cae). La session de la Cour d’assises des Cae sera présidée par le juge Gberdao Gustave Kam. Le Burkinabè sera assisté des juges, Amady Diouf et Moustapha Ba, assesseurs titulaires, et du juge Pape Ousmane Diallo, assesseur suppléant, selon le communiqué.
Cette nouvelle devrait réjouir les centaines de présumées victimes constituées partie civile et qui ont consacré plus de 24 ans de leur vie à se battre aux côtés de la Société civile tchadienne et celle sénégalaise pour traduire en justice l’ex-Président Habré devant un Tribunal. Elles peuvent enfin crier victoire même si quelques soucis risquent de compromettre la contradiction des débats.
Hissein Habré refuse toujours de comparaître devant ce Tribunal qu’il dit ne pas reconnaître. Mais cela ne va pas empêcher la tenue de ce procès. «Quelle que soit l’attitude du prévenu, il y aura procès», rassure une source proche du dossier. A la question de savoir l’attitude de la cour devant le refus du prévenu de comparaître, la même source évoque deux possibilités pour les juges selon la loi. «Soit la cour le fait comparaître de force comme l’avait annoncé le ministre de la Justice, Sidiki Kaba. Soit la cour le laisse boycotter les sessions. Mais si elle choisit la deuxième option, elle sera tenue de lui faire des comptes rendus d’audience quotidiens. Ce sera au juge de décider laquelle option choisir le moment venu», explique une source proche du dossier. Cette éventualité risque de compliquer davantage la tâche déjà ardue de la cour qui devra rendre un jugement juste et équitable et aux normes internationales.
100 victimes et témoins attendus au procès
Mais en tout état de cause, le Tribunal est fin prêt pour le jugement de l’ex-homme fort de Ndjaména. Des sources révèlent une liste de 100 personnes, témoins et victimes y compris, pour venir assister participer au procès. «Un calendrier sera établi pour permettre à ces victimes et témoins de faire le déplacement. D’ici peu d’ailleurs, ces personnes vont recevoir leur convocation afin de se rendre à Dakar pour les besoins du procès», informe la source. Concernant les deux présumés complices de Habré déjà jugés à Ndjaména, la cour semble y mettre une croix. Elle a préféré se contenter des autres témoins pour les besoins du procès.
Hissein Habré est accusé de milliers d’assassinats politiques et de l’usage systématique de la torture pendant son régime, de 1982 à 1990 avant qu’il ne soit renversé par l’actuel Président Idriss Deby Itno. Après une campagne de 22 ans menée par les victimes, qui a abouti à la création des Chambres africaines extraordinaires par l’Union africaine, il a été inculpé de crimes contre l’humanité, torture et crimes de guerre et placé en détention provisoire en juillet 2013. Il a été renvoyé en jugement par les juges d’instruction des Cae après une instruction de 19 mois.