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Promesse de l’État de ne brader la terre: La société civile approuve mais reste vigilante
Publié le vendredi 15 mai 2015  |  Sud Quotidien
Pape
© Autre presse par DR
Pape Abdoulaye Seck, ministre sénégalais de l’agriculture




Le ministre de l’agriculture du Sénégal, Dr Papa Abdoulaye Seck, présidant hier mardi 12 mai à Dakar, l’ouverture du forum foncier mondial, a laissé entendre que la terre n’est pas une «marchandise». Cette forte déclaration n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Tous les membres de la société civile sénégalaise ont bien approuvé ce discours, même s’ils émettent des réserves et restent vigilants quant à l’applicabilité de cette promesse.

La société civile sénégalaise a bien applaudi le discours du ministre sénégalais de l’agriculture, Dr Papa Abdoulaye Seck, qui a promis que l’Etat du Sénégal ne va jamais favoriser un bradage de la terre qui n’est pas, selon lui, une marchandise. Il présidait hier mardi 12 mai à l’ouverture du forum foncier mondial qui se tient à Dakar jusqu’au 16 mai prochain. «Le ministre a dit que la terre n’est pas une marchandise. Nous le prenons au mot pour que ça soit une réalité palpable sur le terrain», a déclaré Dr Samba Guèye, Président du Cadre de concertation des ruraux (CNCR). «Il faudrait que nous puissions appliquer sur le terrain ce que nous disons. C’est l’applicabilité qui pose problème, mais nous allons en tout cas côtoyer encore le ministre, discuter avec lui pour être en parfaite harmonie», renchérit-il.

«Je pense que c’est un discours très intéressant qui aborde plusieurs problématiques sur lesquelles travaille la société civile qui les prend en compte, surtout la sécurisation des acteurs, notamment les exploitations familiales », a pour sa part signalé El Hadj Thierno Cissé, Assistant au coordinateur de la Cellule d'Appui Technique du CNCR. « L’idée d’éviter un marché foncier comme il l’a dit est une bonne chose. Car, il faut absolument éviter un cadre réglementaire et institutionnel du foncier qui favoriserait la marchandisation de la terre parce que ça ne fera que renforcer la pauvreté, mais surtout le phénomène d’accaparement des terres qu’on constate un peu partout », renchérit-il.

Amadou Kanouté, Directeur exécutif de l'Institut panafricain pour la Citoyenneté, les Consommateurs et le Développement (CICODEV Africa) n’a pas dit le contraire. « Je me réjouis de certains propos que j’ai entendu ce matin (hier-ndlr) à travers le ministre de l’agriculture qui a dit que le gouvernement est contre un marché foncier rural. Ce qui est une forte demande de la société civile. Si nous retrouvons ça dans la bouche du gouvernement, nous ne pouvons que nous en réjouir », dit-il. Avant d’ajouter : « Notre rôle en tant que société civile c’est d’être vigilant. Quand une autorité annonce quelque chose comme ça qui nous fait du baume au cœur, c’est de dire ça c’est des balises, et nous allons veiller à cela. C’est notre rôle en tant que société civile. Si ce qui est dit ici recoupe avec ce que le président Sourang est en train de faire, nous ne pouvons que prendre cela pour argent comptant ».

En définitive les acteurs de la société civile demandent une réforme foncière inclusive et participative qui prend en compte toutes les préoccupations à tous les niveaux afin de disposer d’un cadre normatif sécurisant. Le processus de concertation sera clos en décembre et le rapport sera soumis au chef de l’Etat qui va donner ses orientations et ses instructions.
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