Pour une meilleure gestion des ressources en provenance des industries extractives, le Sénégal va produire d’ici à septembre 2015 deux rapports qui déboucheront sur un dialogue inclusif en vue de pacifier le secteur.
A la ‘’malédiction des ressources naturelles’’, le Sénégal veut opposer le ‘’bonheur des ressources naturelles’’. Dans cette logique, le Comité national chargé de l’initiative pour la transparence dans les industries extractives du Sénégal (ITIE) entend faire dans la prévention. C’est ainsi que deux rapports sur les industries extractives du Sénégal seront produits d’ici à septembre. ‘’Il s’agira d’enclencher, au lendemain de ces publications, un dialogue avec l’ensemble des acteurs concernés notamment les différents ministères, les pétroliers et les populations, pour une meilleure gestion de nos ressources’’, a déclaré le Conseiller en communication de l’ITIE, Jean François Faye.
Il s’exprimait lors de la cérémonie de clôture de l’atelier de formation sur le thème ‘’Vaincre la malédiction des Ressources naturelles pour la Paix en Afrique de l’Ouest’’. Organisée par le Gorée Institute dans le cadre de son programme ‘’Prévention des conflits et consolidation de la paix’’, cette rencontre a permis à M. Faye de revenir sur la nécessité de faire dans la prévention pour éviter les conflits liés à la gestion des ressources naturelles. Citant la zone aurifère de Sabadola à Kédougou, il a souligné l’intérêt du Sénégal à surveiller ce qui s’y passe. Dans cette perspective, il a informé que plusieurs missions menées dans la zone ont permis à l’ITIE de mieux comprendre les enjeux pour pouvoir agir à temps. Chargé du programme Prévention des conflits et consolidation de la paix au Gorée Institute, Fréderic Ndécky souligne qu’aujourd’hui, la gestion des ressources naturelles est un aspect incontournable des processus de paix : elles peuvent les retarder comme elles peuvent les consolider. En guise d’exemple, il cite les cas du Liberia et de la Côte d’Ivoire.
Au Liberia, la réussite du processus de paix est largement attribuable à la réforme forestière de 2006 et aux mesures conservatoires prises par le gouvernement entre 2008 et 2012. En revanche, en Côte d’Ivoire, la division du pays et l’occupation de sa partie nord par des groupes rebelles entre 2002 et 2011 est tributaire de la lutte pour le contrôle des bénéfices économiques tirés du diamant, du cacao, du coton, etc. Une dernière idée corroborée par l’un des participants à l’atelier, le Burkinabé Sanpegbo Souleymane, président de l’Association pour la taxation, les transactions financières pour une action citoyenne (ATTAC). Selon lui, le renversement du régime de Blaise Compaoré est l’émanation de plusieurs foyers de tensions nés d’une mauvaise gestion des ressources naturelles par les politiques.