Dakar - Un Collectif comprenant des organisations de la société civile, dont le mouvement pro-démocratie "Y’en a marre", a annoncé lundi une marche à Dakar mercredi contre l’envoi de 2.100 soldats sénégalais en Arabie saoudite, engagée militairement au Yémen contre les rebelles houthis.
Le Collectif "Bou Diambar Dem" (que les soldats ne partent pas, en wolof) a appelé lundi, lors d’une conférence de presse, à manifester contre l’envoi de ces soldats pour venir en aide à l’Arabie saoudite qui conduit, depuis le 26 mars, avec huit alliés arabes une campagne aérienne contre les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l’Iran.
C’est "une décision injustifiée, inopportune, imprudente et même dangereuse pour la sécurité des Sénégalais", a affirmé Mme Fanta Diallo, une responsable du Collectif formé de "Y en a marre", de responsables politiques et de la société civile et de membres de familles de soldats.
"On sent un président (Macky Sall) qui veut réussir son plan (de développement), qui a besoin d’argent qui, pour lui, n’a pas d’odeur", a dit Fadel Barro, un des leaders de
"Y’en a marre", mouvement à la pointe du combat contre un troisième mandat du président Abdoulaye Wade (2000-2012), le prédécesseur de Macky Sall.
Des analystes estiment que la décision d’envoyer des soldats en Arabie
saoudite est liée au soutien apporté par Ryad au Plan Sénégal Emergent (PSE), la stratégie de développement économique du président Sall, ce que le
gouvernement dément.
"On fait jouer aux soldats sénégalais le même rôle que les tirailleurs. Est ce que nous sommes des mercenaires des causes extérieures, qui plus est, injustes?", s’est interrogé Malick Noël Seck, un des membres du Collectif.
Le ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, a annoncé le 4 mai aux députés l’envoi prochain de 2.100 militaires en Arabie "en vue d’une contribution de notre pays à la lutte commune menée par la coalition internationale dirigée par l’Arabie saoudite".
Trois des dirigeants de "Y’en a marre" ont été arrêtés puis expulsés en mars de la République démocratique du Congo après une conférence à Kinshasa contre un éventuel troisième mandat du président Joseph Kabila.
mrb/sst/sba