Le chef de mission du fonds monétaire international (Fmi) a déploré le manque de transparence noté dans le système de rémunération de l’administration sénégalaise. Il s’exprimait hier, jeudi 7 mai, lors d’une conférence de presse tenue à Dakar.
Le système de rémunération des agents de l’administration n’est pas transparent. Le constat est d’Ali Mansoor, chef de mission de la délégation du Fonds monétaire international (Fmi). Il s‘exprimait ainsi hier, jeudi 7 mai, lors d’une conférence de presse tenue à la direction du Fmi à Dakar.
« Un des problèmes aujourd’hui, c’est que le système n’est pas transparent avec toutes sortes d’indemnités qui sont ajoutées. Et le résultat c’est que des gens qui font le même travail ne sont pas rémunérés de la même façon. Un groupe sait ce que l’autre a eu et l’autre groupe dit que c’est injuste. C’est un système qui n’est pas juste, pas transparent et en même temps n’est pas soutenable », dénonce Ali Mansoor.
Il rappelle par ailleurs que le gouvernement du Sénégal a commandité une étude pour revoir le système de compensations, ce qui est pour lui nécessaire.
« Maintenant nous attendons les recommandations qui vont sortir de cette étude et nous espérons que cela donnera un système de salaire beaucoup plus transparent et qui permettrait de mettre la masse salariale sur une base qui est plus viable », a-t-il soutenu.
Toutefois, il prévient que la transition pourrait prendre un peu de temps parce que, dit-il, en mettant en œuvre toute recommandation, il faut aussi regarder la capacité financier de l’Etat.
PSE : « NOUS VOYONS DES SIGNES POSITIFS »
Concernant la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent, le chef de mission du Fmi Ali Mansoor trouve que le Plan Sénégal Emergent est exécuté à un rythme satisfaisant sur le plan macro-économique.
« Le Pse est à ses débuts. Nous voyons des signes positifs. Il y a des choses qui commencent à se faire. Sur le plan macroéconomique, le Pse envisage une restructuration des dépenses. Il faut coincer les dépenses de consommation publique afin de favoriser l’investissement public dans le capital humain. Cette réorientation a déjà commencé dans le budget et semble bouger à un rythme très satisfaisant », a-t-il remarqué. Avant de suggérer un suivi au niveau sectoriel. « Nous sommes bien placés que les autres pour en parler mais nous constatons un bon début. Beaucoup de travail reste à faire pour l’exécution du plan Sénégal Emergent », reconnait-il.
Parlant de l’environnement des affaires au Sénégal, le chef de la Mission du Fmi estime que beaucoup d’efforts doivent être faits dans ce domaine. Selon lui, il faut ouvrir l’espace économique.
« Le développement, c’est l’ouverture de l’espace économique, pour donner plus d’opportunités, à davantage de personnes, pour créer des emplois, investir et faire plus d’exportations. Il faut ouvrir cet espace économique », recommande Ali Mansoor.
Une mission du fonds monétaire international (Fmi), dirigée par Ali Mansour, a séjourné à Dakar du 24 avril au 7 mai 2015 pour mener des entretiens avec les autorités sénégalaises sur le programme économique du Sénégal qui pourrait être appuyé par un nouveau accord triennal au titre de l’instrument de soutient à la politique économique (Ispe).
Ce nouveau programme vise à accompagner le Sénégal dans la mise en œuvre du Plan Sénégal Emergent afin d’accroître la croissance et de réduire davantage la pauvreté tout en préservant la stabilité macro économique et la viabilité de la dette.
« Il s’agira notamment d’accroître les recettes en élargissant l’assiette fiscale et de rationnaliser les dépenses courantes afin de créer de l’espace budgétaire pour le financement des infrastructures et des dépenses sociales. Une attention particulière sera également portée sur la qualité des dépenses et notamment des dépenses d’investissement ainsi que sur le renforcement des finances publiques, de la transparence et de la gouvernance économique », a fait savoir Ali Mansoor.
Enfin, poursuit-il, le programme aidera à accélérer les réformes structurelles pour un environnement des affaires plus attractif pour le développement du secteur privé.