Mouvement né des évènements du 23 juin 2011, le M23 est sorti hier de sa réserve pour appeler à des concertations et à des rencontres sur la réforme constitutionnelle envisagée par le régime de la deuxième alternance.
Le mouvement du 23 juin sort de sa réserve. Le coordonnateur dudit mouvement né des évènements du 23 juin 2011 et ses camarades ont appelé hier, au cours d’une conférence de presse tenue à leur siège, à des concertations et à des rencontres afin d’identifier les contradictions, d’arrondir les angles et rapprocher les points de vue, en mettant en avant les intérêts supérieurs de la nation.
Selon les camarades de Mamadou Mbodj, ‘’l’approfondissement de notre démocratie nécessite, aujourd’hui plus que jamais, un équilibre véritable entre les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire’’. Pour eux, ‘’le temps est arrivé de tourner la page d’un régime politique où le chef de l’exécutif, omnipotent, décide de tout et a la mainmise sur tout : la magistrature est sous sa tutelle et l’Assemblée est réduite à n’être qu’une chambre d’enregistrement de ses décisions et volontés’’. ‘’En 2015, il est dommage de constater que dans notre démocratie qualifiée de majeure, une décision aussi importante que celle d’envoyer 2100 militaires sénégalais en Arabie Saoudite relève uniquement du pouvoir discrétionnaire d’un seul homme, le Chef de l’Etat, qui peut se contenter juste d’en informer l’Assemblée nationale’’, fustige Mamadou Mbodj selon qui, ‘’ il nous faut une Assemblée nationale moins dépendante, ayant les prérogatives d’examiner et d’invalider les décisions de l’Exécutif et une justice moins sujette à des suspicions et des accusations, une justice plus indépendante’’.
Outre cette bataille, le M23 devrait également mener, selon ses leaders, le combat de la promotion du patriotisme économique. Il s’agit, selon eux, ‘’de faire naître et se développer le sentiment d’amour de la mère patrie, d’appartenance commune à notre cher Sénégal, mais aussi et surtout de promouvoir le comportement patriotique de la part des autorités étatiques, des entrepreneurs, des consommateurs et de tous les citoyens’’. Cela, d’autant que ‘’c’est là le meilleur moyen de permettre à notre pays de se mobiliser pour faire face victorieusement à divers défis comme ceux des APE et de la mondialisation, de l’autosuffisance et de la sécurité alimentaires, de l’indépendance économique et politique et de la migration clandestine nourrie par la pauvreté, le manque d’emplois et la désespérance’’.
Le M23 a profité par ailleurs de cette sortie pour faire son introspection. Dans cet exercice, Mamadou Mbodj et ses camarades ont mis en évidence les difficultés rencontrées dans la formalisation (récépissé refusé) et insisté sur la régularité de la convocation des instances régulières’’.