Les navires chinois appartenant à la société nationale chinoise, China national fisheries corporation, et opérant au Sénégal dans le cadre d’un partenariat avec une société mixte dénommée Sénégal Armement, n’ont pas déclaré les valeurs réelles de leurs contenances. Se faisant, ils se livrent à une pêche illicite de la ressource halieutique. La remarque est du chargé de campagne océans de l’Ong Greenpeace, Ahmed Diamé. C’était hier, mercredi 6 avril, lors de la restitution d’une étude faite par sa structure et intitulée: «Arnaque sur les côtes africaines, la face cachée de la pêche chinoise et des sociétés mixtes au Sénégal, en Guinée-Bissau et en Guinée».
Le tonnage brut des navires, défini comme la capacité qu’un navire puisse contenir, n’est pas bien pris en compte dans les accords de pêche que le Sénégal signe avec les pays étrangers notamment la Chine. De ce fait, indique le chargé de campagne océans de Greenpeace, les bateaux chinois ne déclarent pas leurs véritables valeurs et se livrent, après, à une pêche illicite dans les eaux sénégalaises. C’est en substance ce qui ressort d’une étude de Greenpeace intitulée: «Arnaques sur les côtes africaines, la face cachée de la pêche chinoise et des sociétés mixtes au Sénégal, en Guinée Bissau et en Guinée». Selon Ahmed Diamé qui en faisait la restitution, hier mercredi 6 mai, cet enquête de Greenpeace a permis de constater que la Chine, par l’entremise de sa filiale dénommée «China national fisheries corporation», s’adonne à une exploitation illicite des ressources halieutiques du Sénégal.
Le procédé consiste à sous-estimer le tonnage des navires de cette société qui s’activent dans les eaux sénégalaises pour le compte d’une entreprise partenaire locale dénommée Sénégal Armement. Dès lors, les navires chinois, au lieu d’avoir le drapeau chinois, opèrent avec les couleurs sénégalaises, donc des navires battant pavillons chinois opérant sous d’autres pavillons par le biais de sociétés mixtes, comme c’est le cas au Sénégal. Ce qui fait que ces navires chinois sont reconnus comme étant de nationalité sénégalaise avec, en contrepartie, le Sénégal qui bénéficiera des produits pêchés.
A cette entreprise de sous déclaration du tonnage brut de leurs navires viennent s’ajouter le peu de données et preuves (limitées) montrant également que ces pratiques existent probablement au-delà de ces trois pays (Sénégal, Guinée-Bissau, Guinée). Ce qui met en péril l’exploitation durable et équitable des ressources halieutiques ouest-africaines.