Les 1500 forages que compte le Sénégal vont voir leur gestion confiée au secteur privée dans le cadre d'une mise en délégation qui devrait permettre "une plus grande efficacité" dans la distribution et l'accès à l'eau potable, a révélé, jeudi à Dakar, le directeur général de l'Office des forages ruraux (OFOR), Lansana Gagny Sakho.
"Le Sénégal compte 1500 forages. Pour les gérer de façon efficiente, il faut les mettre en délégation", a-t-il expliqué au cours d'un atelier de réflexion sur la mise en place d'une plateforme d'échanges entre l'Office des forages ruraux et des ONG intervenant dans le monde rural.
La cérémonie officielle d'ouverture a été présidée par le DG de l'OFOR, en présence de plusieurs acteurs et experts réunis pour définir les modalités d'intervention de cette plateforme.
Selon Lansana Gagny Sakho, ces 1500 forages "doivent être gérés par des personnes qui en ont les compétences comme le secteur privé pour une meilleure gestion et une meilleure distribution de l'eau dans le monde rural notamment".
La gestion des forages au Sénégal revient jusque-là à l'Association des usagers des forages (ASSOFOR). Cette structure "a fait du très bon travail", mais a aussi "montré ses limites en termes de qualité de l'eau, du prix et de la continuité de l'accès à l'eau potable", selon Lansana Gagny Sakho.
"Nous allons repositionner les ASSUFOR dans le rôle central de représentation des populations. Ensuite, nous allons mettre en place une délégation pour confier la gestion à un privé qui va permettre une meilleure amélioration de la qualité de l'eau", a poursuivi le directeur général de l'OFOR.
Aussi cette structure a-t-elle décidé de mettre en place "un cadre stratégique" d'échanges formel avec les ONG qui permettra la tenue de rencontres régulières pour discuter des enjeux liés au secteur de l'eau pour permettre au monde rural d'avoir accès à l'eau potable.
"Les ONG sont les petites mains des grandes actions parce qu'elles sont présentes partout dans les zones les plus reculées en faisant un travail de fourmi (…) Elles ont toujours voulu rencontrer les pouvoirs publics, c'est pourquoi nous avons profité de cette volonté des ONG d'être intégrées dans le système de création de valeur", a souligné M. Sakho.
Les deux parties ont discuté de la nécessité de mettre en place un outil durable d'exploitation des forages. Elles ont également convenu de l'initiation d'une formation à travers l'ouverture d'une filière de canalisation/plomberie.
Le partage des acquis et des bonnes pratiques de certaines ONG, les difficultés liées au renouvellement des équipements, la cherté du tarif social de l'eau en milieu rural, les pannes récurrentes des installations, la corruption dans le secteur de l'eau, entre autres problématiques, ont été au cœur des débats.