Pour le financement du Pse, l’Etat du Sénégal espère décrocher de son partenaire saoudien une enveloppe de 108 milliards de francs Cfa. Un montant qui viendrait s’ajouter aux 157 milliards de francs Cfa que Ryad a jusqu’ici injectés dans le pays. L’engagement de Dakar aux côtés de Ryad contre les rebelles du Yémen ne devrait pas manquer de doper les autorités saoudiennes à satisfaire les besoins du Sénégal.
Les financements attendus de l’Arabie Saoudite pour le Plan Sénégal émergent (Pse) sont loin d’être négligeables. L’envoi par le Sénégal de 2 100 soldats pour combattre dans les rangs de la coalition dirigée par le royaume saoudien contre les rebelles houthis au Yémen motivera-t-il Ryad à décaisser ? Le niveau de la réaction du royaume saoudien le dira. Ce qui est constant demeure que Dakar espère recueillir auprès de Ryad des financements «d’un montant de 108 milliards de francs Cfa qui pourront être soumis à l’Arabie Saoudite pour la réalisation des opérations ci-après du Plan Sénégal émergent». C’est ce qui transparaît dans un document intitulé «Note sur la coopération Arabie Saoudite-Sénégal» de la direction de la Coopération économique et financière du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan dont Le Quotidien a obtenu copie hier. Cette manne financière, décrochée, permettrait au Sénégal de mettre en œuvre divers projets. Puisque les domaines d’intervention visés sont divers et variés.
Financement espéré de routes, d’Isep, du Pepam…
Ainsi, l’on peut lire que de l’Arabie Saoudite, le Sénégal attend un «appui budgétaire d’environ 25 milliards de francs Cfa à l’instar de l’année 2012 en vue de permettre un bouclage plus aisé des opérations financières de l’Etat pour l’année 2015». Ensuite dans le domaine des routes, pour les besoins du financement de la route Ndioum-Ourossogui-Bakel, une «contribution d’environ 25 milliards de francs Cfa». Le même montant est aussi destiné à compléter le «financement interne de l’Etat pour la mise en œuvre du Programme d’urgence d’électrification rurale d’un coût de 100 milliards de francs Cfa, qui vise à atteindre un taux d’électrification de 60% à l’horizon 2016».
Pour l’enseignement supérieur, l’appui devant provenir de la Coopération saoudienne d’un montant d’«environ 13 milliards de francs Cfa» devrait aider à la «mise en place d’un réseau d’Instituts supérieurs professionnels (Isep)». Alors que le Programme national de relèvement des plateaux techniques des hôpitaux et autres centres de santé, estimé à un montant d’environ 50,3 milliards de francs Cfa), devrait bénéficier d’une «contribution (de Ryad) à hauteur d’environ 10 milliards de francs Cfa».
La part de contribution saoudienne au gap de financement du Programme eau potable et assainissement du millénaire (Pepam), environ 25 milliards de francs Cfa, est estimée par la partie sénégalaise à «environ 10 milliards de francs Cfa».
Le document informe que «depuis le début de son intervention au Sénégal à nos jours, le Fsd (Fonds saoudien pour le développement) a approuvé vingt trois (23) prêts dans divers secteurs pour un montant total de 157 milliards de francs Cfa».
Plusieurs autres dizaines de milliards déjà versés
Le document fait aussi état des différents appuis saoudiens dont Dakar a bénéficiés et continue de bénéficier pour financer divers domaines d’intervention de l’Etat sénégalais. Ainsi, l’on peut noter que deux projets en cours : l’hôpital Dalal Diam, dont le financement complémentaire des équipements approuvé en janvier 2012, est de 4,5 milliards francs Cfa et la réhabilitation et l’extension des périmètres irrigués villageois de Matam pour un montant d’environ dix milliards de francs Cfa.
Pour les perspectives, le Fsd avait manifesté, lors de la signature de la convention relative aux équipements de l’hôpital Dalal Diam, «sa disponibilité à cofinancer (avec un autre partenaire ou l’Etat du Sénégal) 50% du coût de projets jusqu’à concurrence de 15 à 25 milliards de francs Cfa». Cette structure a aussi «manifesté son intérêt à participer au co-financement de la route Ndioum-Ourossogui-Bakel».
Par ailleurs, les autres contributions saoudiennes concernent, entre autres, l’élargissement de la route de Ouakam dans le cadre de l’Oci, la réhabilitation de la route Médina Gounass – frontière Guinée, les travaux de construction de l’hôpital Dalal Diam.
Coopération avec l’Iran
Des intentions meublent le décor
En parcourant la «Fiche de coopération Sénégal-Iran», on note l’absence de réalisations faites par la Coopération iranienne. La plupart des projets devant être mis en œuvre avec la République islamique sont restés au stade d’intentions. Il en est, entre autres, pour des secteurs comme les infrastructures et routes, l’éducation, la santé, l’agriculture, la recherche scientifique, l’aménagement du territoire.
«L’usine d’assemblage automobile Seniran Auto installée à Thiès constitue le résultat le plus visible de la coopération entre l’Iran et le Sénégal», souligne le document. En dehors de cet investissement privé, d’autres projets étaient à l’étude et avaient nécessité même des concertations entre Dakar et Téhéran concernant entre autres des infrastructures routières, le domaine agricole, le secteur énergétique, les mines, la géologie, la cartographie, l’informatique. Cela ne s’est jamais concrétisé, la rupture des relations diplomatiques, intervenue le 23 février 2011, ne l’a pas permis.