Le Sénégal ira bel et bien à la 28e édition de l’Afrobasket 2015 en Tunisie (du 19 au 30 août). Eliminés par les Aigles du Mali lors des qualifications (battus à l’aller à Bamako comme au retour à Dakar en mars dernier), les Lions ont bénéficié de l’une des trois Wild cards de la part de la FIBA-Afrique. Mais le meneur de jeu, Mamadou Vieux Ndoye (36 ans), précise que cette invitation ne signifie pas que le Sénégal n’a pas une équipe compétitive. Le joueur de l’Université Gaston Berger (UGB), qui avait annoncé que l’Afrobasket 2013 était son dernier tournoi continental, laisse sa participation entre les mains de son sélectionneur Cheikh Sarr.
Le Sénégal vient de bénéficier de la Wild card pour participer à l’Afrobasket 2015 après avoir été sorti aux qualifications par le Mali. Comment vous avez accueilli cette nouvelle ?
Bon, je l’ai accueillie avec soulagement. Je me disais que c’était vraiment difficile de… ça a été difficile pour nous de nous qualifier légalement quoi, comme on le dit, sur le terrain. Maintenant, vu les raisons, je ne vais pas y revenir, je me dis juste que c’est un sentiment de soulagement. Incha Allah, le Sénégal ira à l’Afrobasket 2015.
Croyez-vous que ce cadeau est mérité ?
Même si ces dernières années, ça a été un peu difficile, j’ai l’intime conviction que le Sénégal reste un grand d’Afrique. Parce que lors du dernier Afrobasket (2013 en Côte d’Ivoire), on a terminé à la 3e place. Maintenant, moi je me dis qu’avec cette invitation-là, l’équipe aura à cœur de montrer que, même avec l’invitation, elle pourra faire quelque chose. Durant les qualifications, on n’avait pas la meilleure équipe… je crois donc que c’est une bonne chose. Si on a notre meilleure équipe, on pourra faire quelque chose à Tunis.
Est-ce que cette invitation peut avoir un impact par rapport à la manière dont vous allez aborder cette compétition ?
Non ! De toutes façons, l’objectif, la feuille de route, c’était quoi ? Depuis 2012, c’était de se qualifier pour l’Afrobasket 2013 ; après, il fallait faire partie des trois premiers, on a réussi à le faire et on s’était qualifiés à la Coupe du monde. Après, on dit qu’il fallait essayer de faire quelque chose à ce Mondial (2014 en Espagne), on l’a réussi, on a gagné deux matches et on s’est qualifiés pour les 8es de finale (éliminés par l’Espagne). Maintenant, il ne faut pas tout le temps se mettre dans la peau d’un favori. Je me dis que le but ultime, c’est de gagner l’Afobasket 2015. Bon, le Sénégal a l’effectif, les joueurs, l’encadrement pour le faire. Maintenant vivement qu’on ait de très, très bons dirigeants qui pourront faire en sorte qu’on n’ait pas de problèmes du côté administratif.
En parlant justement de problèmes, on a constaté qu’il y en avait eu durant le dernier Mondial 2014. Quel message lancez-vous pour éviter de pareilles situations ?
En fait, le problème n’est pas nos dirigeants du basket. L’appel dont vous parlez, je le lance à l’endroit du président de la République. En fait, il n’y a que lui qui puisse trouver la solution. Celle-ci est simple. Parce que franchement, on demande à l’équipe de faire de très bons résultats mais on ne lui donne pas les moyens. Donc, c’est assez difficile ! Je vais vous donner un exemple : lors des dernières qualifications contre le Mali, on nous a proposé 400 mille F Cfa de primes de qualification alors que les Maliens se sont tapé presque 4 millions F Cfa entre primes de préparations, matches gagnés et qualification. Et ce que je dis là, c’est la réalité. Est-ce que vous voyez la différence ?
Il y avait plus de motivation de leur côté…
Effectivement ! C’est ça ! En plus, ils ont su récupérer leurs joueurs majeurs, contrairement au Sénégal qui n’a pas pu le faire. On a fait avec ; la seule solution est d’y mettre les moyens. De toute façon, je ne vais pas rester là à polémiquer ou à dire certaines choses. Mieux vaut qu’on parle directement au président de la République en lui disant : si vous voulez la coupe, mettez les moyens, que tous les joueurs viennent, que le coach ait tous ses meilleurs éléments à sa disposition. Le reste, ce sera entre nous et le coach, on va faire le job.
Est-ce que cette invitation ne va pas changer le statut du Sénégal, malgré sa qualification en 8e de finale du Mondial 2014 ? Est-ce que les adversaires ne vont pas un peu s’endormir ?
Je vais vous rassurer déjà à présent : les adversaires connaissent l’équipe du Sénégal, ils connaissent la vraie équipe, les joueurs. Ils savent que s’il y a une compétition majeure et que le Sénégal récupère les Gorgui (Sy Dieng), Malèye Ndoye, Mohamed Faye… mais attends, là, c’est sûr que le Sénégal aura une équipe compétitive, c’est évident. Maintenant, avoir la Wild card ne veut pas dire que le Sénégal n’a pas une bonne équipe, ce serait une aberration de le dire. Je vais vous donner un exemple : en 1992, lors du Championnat d’Europe des nations de football, le Danemark a été invité parce que la Yougoslavie a été suspendue. Personne n’a osé mettre un franc sur le Danemark, pourtant il a gagné le tournoi. Donc, vous voyez, et ses joueurs étaient presque en vacance. Donc, je dis que le Sénégal est un grand mais il faudra confirmer cela, il ne faut pas que ça soit des paroles en l’air.
Personnellement, vous rêvez d’y être ?
Bon, cela dépendra de l’entraîneur (Cheikh Sarr), c’est lui qui va faire ses choix. Vivement que le Sénégal appelle ses meilleurs joueurs ! Ça va créer une concurrence, une compétition… De toute façon, il y a toujours eu une bonne ambiance entre les joueurs. Le reste, ce sera au coach de décider.