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© aDakar.com par DF
Le Président Macky Sall, qui présidait hier la cérémonie d’ouverture du Forum international sur «Le financement des projets de type partenariat public-privé» |
Les Accords de partenariat économique n’attendent que leur mise en œuvre. Mais ils sont toujours loin de faire l’unanimité. Hier, Mor Talla Kane, secrétaire exécutif de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes), a exprimé tout son scepticisme.
Les accords de partenariat économique (Ape) sont «équilibrés», selon le ministre du Commerce, Alioune Sarr. Cette conviction n’est pas véritablement partagée par le secteur privé sénégalais. Au contraire, Momar Talla Kane n’hésite pas à afficher son pessimisme quant aux conséquences de l’application de ces accords de libre échange entre l’Afrique et l’Union européenne (Ue). «Je suis franchement très sceptique», a souligné le secrétaire exécutif de la Confédération nationale des employeurs du Sénégal (Cnes) à l’occasion d’un séminaire d’information et de sensibilisation organisé par le ministère du Commerce à l’endroit du secteur privé sénégalais. Dans le discours ambiant, les Ape sont présentés comme une opportunité pour les entreprises africaines d’augmenter leur niveau de compétitivité, mais pour Mor Talla Kane, ce qui semble le plus inquiétant «c’est tout l’écosystème autour de la mise en œuvre des Ape». Il explique que le Programme des Ape pour le développement (Paped), doté par l’Union européenne d’une enveloppe de 6,5 milliards d’euros, soit environ 4 263 milliards de francs Cfa pour la période 2015-2020 en vue de renforcer la mise à niveau des économies africaines, semble particulièrement peu réaliste. «On a parlé du Paped qui doit financer la mise à niveau global de l’économie. Quand vous avez une entreprise, la mise à niveau se fait en un an, deux ans. Pour une économie, c’est plus complexe. Une mise à niveau de l’ensemble des économies de la région, ça demande énormément de temps, parce qu’il y a des ajustements à faire. Et plus nous perdons du temps, plus nous serons démunis à la veille du démantèlement», indique le représentant du secteur privé à cette rencontre. Autre problème qui inquiète le privé sénégalais, le jeu de l’Europe qui, selon Mor Talla Kane, est en train de gagner en compétitivité sur le marché international en signant des accords commerciaux avec les pays de l’Amérique et de l’Asie. «L’Ue est dans une dynamique de renforcement de sa propre capacité. Au moment où nous, nous allons faire nos premiers pas, l’Ue, elle, va accélérer sa cadence», indique M. Kane.
Pour le ministre du Commerce, il n’y a pas d’inquiétudes à avoir, mais plutôt des questions à se poser. En effet, selon Alioune Sarr, les entreprises sénégalaises doivent réfléchir aux nouvelles opportunités qui s’offrent à elles. Cet appel, Mme Valérie NDiaye semble l’avoir entendue. Directrice de la société de production de jus locaux Esteval, Mme Ndiaye reste à l’écoute tout en étant très attentive aux avantages et opportunités de marchés internationaux. «Nous démarrons l’exportation sur l’Europe et ce n’est pas facile. Mais c’est notre travail quotidien que de voir comment augmenter notre compétitivité et côtoyer les produits venant d’autres pays», précise Mme NDiaye. Mais si les objections de Mor Talla Kane se vérifient, la compétitivité des entreprises africaines sur le marché européen est loin d’être acquise. «Il est important d’atténuer un certain nombre de goulots d’étranglement qui vont faire qu’il y ait une forte différence entre les capacités de production de l’Ue et celles de nos pays.» Ce, d’autant plus qu’avec les nouvelles adhésions à l’Union, c’est la géographie même de l’accord qui risque de changer, s’inquiète M. Kane.
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