Le processus d'introduction des langues nationales dans le système éducatif sénégalais est complexe et soulève parfois des sensibilités qu'il faut gérer, a affirmé mardi à Dakar, Serigne Mbaye Thiam, ministre de l'éducation nationale.
"Le processus d'introduction des langues nationales à l'école est complexe. Cela pose la question de savoir quelle langue il faut introduire au profit de quelle autre. Le problème des manuels scolaires est aussi à résoudre", a notamment dit M. Thiam.
Il présidait la cérémonie de lancement du partenariat entre l'Ong Ared (Association de recherche et éducation pour le développement) et la Fondation Dubai Cares portant sur le bilinguisme et qui va bénéficier à 2500 enfants, permettre la formation de 300 enseignants et 24 inspecteurs de l'éducation.
Aujourd'hui, le programme bilinguisme à l'école de l'Ong Ared déroulé dans 208 salles de classes dans les régions de Dakar, Kaolack et Saint-Louis bénéficie à 10.500 élèves.
Poursuivant son propos, le ministre de l'éducation nationale a appelé à un consensus national autour de l'introduction des langues nationales à l'école. "Cette introduction des langues nationales à l'école est complexe et soulève des résistances par endroit. Mais depuis qu'une étude a montré que les enfants bénéficiant du bilinguisme font de meilleurs rendements scolaires, certains parents sont devenus plus coopératifs", a dit Serigne Mbaye Thiam.
Selon lui, le gouvernement sénégalais va s'inspirer des expériences de certaines Ong comme Ared pour la généralisation du bilinguisme à l'école dans le cadre du programme "École et langues nationales (Elan)".
"Cette généralisation du bilinguisme va nécessiter 17 milliards de francs cfa dont la majeure partie sera consacrée à la formation des enseignants et à l'édition de manuels scolaires. Lorsque le chef de l'Etat va valider les conclusions des assises nationales de l'éducation, le Sénégal se dotera ainsi d'un cadre structuré de généralisation du bilinguisme", a poursuivi le ministre.