‘’Les élèves du milieu rural sont les plus sacrifiés par la grève qui secoue depuis deux mois l’école sénégalaise’’, a estimé le Maire de Bounkiling (Casamance, sud), M. Lamine Faty, soulignant que ‘’ces élèves ne pourront pas terminer leur programme à cause de l’installation prématurée de l’hivernage dès ce mois de Mai’’.
Le gouvernement sénégalais a trouvé jeudi, un accord avec le Grand Cadre, un regroupement de 35 organisations syndicales, à l’issue d’une énième séance de négociations, pour une suspension de la grève de deux mois, entamée depuis février, en vue de l’application du protocole d’accord signé avec le gouvernement le 14 février 2014.
Les revendications des grévistes portent notamment sur la validation des années de vacatariat et l’alignement de l’indemnité des enseignants sur celle allouée à certains fonctionnaires.
« Les élèves du milieu rural sont les plus sacrifiés. Ils ne bénéficient pas d’écoles privées, des cours à domicile, encore moins des salles d’informatiques comme leurs camarades qui sont dans les villes, pour améliorer leurs niveaux d’étude», a-t-il dit, dans une interview à APA.
Estimant que ‘’le mal est déjà fait en milieu rural particulièrement en Casamance’’, M Faty, également formateur au centre de formation du personnel enseignant de Sédhiou (Sud), affirme qu’’’à cause des abris provisoires, les cours ne démarrent pas très tôt dans ces localités rurales du pays et compte tenu de l’hivernage qui s’installe dés le mois de mai, ces élèves ne pourront pas terminer le programme ».
Pour lui, ‘’L’Etat peut sauver l’année scolaire, mais c’est le niveau des élèves qui sera toujours remis en cause’’.
L’édile de Boukiling indique aussi que ‘’même si les enseignants parviennent à regagner les classes, ils ne feront qu’accélérer les cours ce qui ne sera pas bénéfique pour les élèves’’.
« Les élèves du milieu rural n’ont que ce mois de mai. Ce sont des fils de paysans. Beaucoup d’entre eux seront obligés de regagner les champs pour les préparatifs de la nouvelle saison agricole qui a d’ailleurs commencé dans certaines localités, et les abris provisoires aussi ne seront pas fonctionnels sous la menace de la pluie», a-t-il ajouté.
Le maire interpelle l’Etat à organiser « les assises nationales pour l’éducation », afin d’éviter ces grèves récurrentes. « Il faut que tous les deux camps (Etat et syndicats) respectent l’intérêt public», a-t-il conseillé.