Moussa Sy : «L’Acte 3 va plomber plusieurs collectivités locales» #aDakar

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Moussa Sy : «L’Acte 3 va plomber plusieurs collectivités locales»

Publié le vendredi 1 mai 2015 | Le Quotidien

«Plus d’un milliard de francs en fonds de dotation ont été défalqués et remis à des agences, des directeurs qui vont les utiliser comme il veulent.» L’accusation émane de Moussa Sy, maire des Parcelles Assainies. En marge d’une réunion du Conseil municipal des Parcelles Assainies, ce mardi, M. Sy s’en est pris aux transhumants et attend de l’Etat qu’il satisfasse les doléances des enseignants qui sont en mouvement de grève.

Le maire Moussa Sy, à l’occasion d’une réunion du Conseil municipal, est revenu sur l’Acte 3 de la décentralisation qu’il a vigoureusement condamné. Mais M. Sy n’a pas manqué de soutenir : «Heureusement, au moment où nous vous parlons, nous n’avons pas de difficulté financière. Nous payons régulièrement nos salaires. Nous avons 200 millions de francs Cfa dans nos comptes. Mais néanmoins avec l’Acte 3, nous avons un personnel de 150 employés issu de la ville de Dakar. Et ces 150 employés nous coûtent 320 millions de francs Cfa de salaires annuels. Et beaucoup de Collectivités locales moins nanties que les Parcelles Assainies vont avoir de sérieuses difficultés à partir de juin et juillet pour payer les salaires.»

Toutefois, ce dernier a fustigé la répartition des 20 milliards de francs du fonds de dotation. «Si on répartit les fonds de dotation, là où on percevait 254 millions de francs Cfa, on nous alloue 44 millions de francs Cfa, avant de nous dire que tout est fait dans les règles de l’art. Au même moment, on prend l’argent de la dotation, on le donne à des agents de l’Asp. Qu’est-ce que ces agents de sécurité et de proximité ont à faire dans les fonds de dotation ? C’est l’Etat qui a créé l’agence, donc c’est à l’Etat de lui doter de moyens. Mais on nous prend 300 millions et on les attribue à l’Etat», regrette M. Sy. Le maire des Parcelles Assainies renseigne encore qu’il existe une structure fantôme dénommée «l’Uar qui n’existe que de nom. On lui attribue 50 millions de francs Cfa». «Pis, il y a des Ard (Agences régionales de développement) qui n’existent que de nom, on leur alloue 777 millions de francs Cfa. Donc, plus d’un milliard de francs en fonds de dotation ont été défalqués et remis à des agences, des directeurs qui vont les utiliser comme ils veulent. Ça c’est illégal et contraire à la loi. Et nous n’avons jamais été associés à cet arbitrage sur l’Acte 3 de la décentralisation», se plaint l’édile des Parcelles Assainies.

«Le Président est entouré de transhumants qui ne peuvent même pas mobiliser leur famille»
Face à la presse, le maire Moussa Sy est revenu sur la transhumance politique. Et c’est pour dire que les Sénégalais sont plus que jamais intelligents. «Si aujourd’hui on veut soutenir que transhumer c’est bon alors qu’hier on nous disait le contraire, on veut tout simplement mélanger transhumance, exclusion et démission volontaire d’un parti et créer un nouveau parti. Cela veut dire qu’il y a des intérêts immédiats et tout le monde sait que la transhumance est à bannir. Et la signification de transhumance est très claire, c’est quand les troupeaux n’ont plus rien à boire ni manger, qu’ils changent de position pour aller voir là où il y a de l’herbe et de l’eau», dit Moussa Sy. Avant de soutenir : «99% de ces gens qui transhument, qui parmi eux a gagné des bureaux de vote ? 99 % de ces gens-là étaient avec Me Wade. C’est des gens qui ont convaincu Me Wade de faire le 23 juin, en lui disant que ça allait passer. Malheureusement, le Président (Macky Sall) n’est entouré que de transhumants qui ne peuvent même pas mobiliser leur famille.»

«Les enseignants ne réclament que leurs droits»
Par ailleurs, le maire Moussa Sy n’a pas manqué de se prononcer sur le secteur de l’éducation. Et c’est pour dire qu’un Etat doit respecter ses engagements. «Mais prendre des engagements pour se dédire, cela est à craindre. Les enseignants doivent être payés. Que l’Etat règle ce problème qui perdure. Tout ce qu’ils (les enseignants) réclament, c’est leur droit. Je ne vais prendre que l’exemple des députés qui sont très bien payés. Alors, pourquoi faire souffrir le bas Peuple ? Ce n’est pas normal», déplore le maire des Parcelles Assainies.