Mamadou Kassé Hann avait administré un coup de Jarnac aux autorités étatiques et sportives (Fédération et Cnoss) en décidant de courir désormais sous les couleurs françaises. Mais après une année «d’errance», le spécialiste du 400 m haies, qui aurait pris une telle décision sur un coup de tête, serait sur le point de faire marche arrière.
Mamadou Kassé Hann serait sur le chemin du retour au pays natal qu’il avait décidé, en octobre 2014, d’abandonner pour courir sous les couleurs de la France, à cause d’un manque de considération dont les autorités sénégalaises ont fait montre à son égard, arguait-il.
Ce n’est pas plus qu’une rumeur. Un tel scénario quasi inédit serait en passe de se concrétiser.
Lamine Faty avait déjà évoqué une telle éventualité dans une interview accordée à Sud Quotidien. «Je pense que nous avons des chances de voir Kassé Hann courir pour le Sénégal», avait confié le secrétaire général de la CAA.
Et d’ajouter : «selon les informations que nous avons reçues, l’athlète n’est pas très à l’aise sur sa décision de changer de nationalité».
En marge du Comité directeur du comité olympique et sportif sénégalais samedi dernier, le président de la Fédération sénégalaise d’athlétisme, Momar Mbaye a confié avoir eu des nouvelles de celui qui est considéré comme le digne successeur d’El Hadji Amadou Dia Bâ.
«Il (Mamadou Kassé Hann, Ndlr) m’a appelé récemment. Il m’a fait savoir qu’il sera à Dakar sous peu et qu’il souhaiterait me parler», a déclaré le président de la FSA. Et d’ajouter : «je ne sais pas ce qu’il veut». Mais s’est-il empressé de préciser : «je peux quand même vous dire qu’à l’heure où je vous parle, nous n’avons reçu aucune lettre de la Fédération française d’athlétisme nous manifestant sa volonté de l’enrôler».
Seulement, la France n’a pratiquement plus besoin de procéder ainsi à cause des nouvelles dispositions qui viennent chambouler la volonté de l’IAAF de combattre la «fuite des talents».
Désormais, l’athlète qui réside trois ans dans un pays peut demander et obtenir la nationalité sportive de ce pays. C’est le cas Mamadou Kassé Hann.
Une disposition que le patron de l’athlétisme sénégalais entend combattre. «Nous, africains, qui sommes les principaux victimes de ses dispositions, allons faire des propositions allant dans le sens de les changer», a également confié Momar Mbaye dont l’instance a paraphé hier, mardi 28 avril, un partenariat avec Eiffage Sénégal. «Dans ces dispositions, on nous parle de résidence mais les gens oublient que c’est souvent grâce à nos bourses que les athlètes parviennent à résider en France ou ailleurs», indique-t-il.
Kassé Hann : «je ne peux rien dire sur ça»
Rappelons qu’avant de tels changements, l’IAAF avait mis en place des dispositions assez contraignantes.
En effet, si l’athlète venait à acquérir une nouvelle nationalité, il pourra représenter sa nouvelle Fédération membre de l’IAAF dans une compétition internationale, organisée selon la règle 1-1, a, b, c, f ou g, mais pas avant la période de trois ans, à compter de la date d’acquisition de la nouvelle nationalité, consécutive à la demande de l’athlète.
Par la suite, une autre disposition est venue récemment atténuée celle susmentionnée. «Cette période, ajoutent les textes de l’IAAF, peut-être réduite à douze mois (un an), si les fédérations membres concernées, (ici, la France et le Sénégal, Ndlr), y consentent».
Dans ce cas, la réduction prendra effet, à la réception, par le bureau de l’IAAF, de la notification par écrit de l’accord entre les Fédérations membres.
Nous avons joint Mamadou Kassé Hann depuis la France, mais l’athlète a maintenu le flou. «Je ne peux pas en parler maintenant. Rappelez-moi, demain (lundi, Ndlr)», a déclaré l’enfant de Rufisque, avant de nous renvoyer dans sa boite vocale pour le reste de nos prochaines tentatives.
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