La Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique ( COSYDEP ) a invité, mercredi à Dakar, le chef de l’Etat sénégalais, Macky Sall, à s’impliquer dans la résolution de la crise scolaire, estimant que l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations avec les syndicats d’enseignants dépasse les ministres et le Premier ministre.
"Aujourd’hui, le dialogue semble rompu entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants. Mais il faut renouer ce fil du dialogue car l’Etat et les syndicats sont obligés de se retrouver autour d’une table. Ce sont des partenaires. La situation est tellement grave que le chef de l’Etat est interpellé et doit s’impliquer dans la résolution de cette crise scolaire", a dit Baye Diongue, chargé de programme de la COSYDEP.
Le coordonnateur de la COSYDEP, Cheikh Mbow, et son staff rencontrait la presse au terme d’un atelier de trois jours sur son nouveau programme de 18 mois (novembre 2014-avril 2016) appelé "Dispositif de suivi des recommandations des assises nationales de l’éducation"
La séance de négociations tenue mardi entre l’Etat et les syndicats d’enseignants s’est soldée par un échec, poussant Viviane Bampassy, , ministre de la Fonction publique, a dire qu’"il est temps que chacun prenne ses responsabilités".
Depuis des mois, les enseignants sénégalais sont en grève, réclamant, entre autres points, l’alignement de leur indemnité de logement (actuellement à 60.000 FCFA pour tous les grades d’enseignants du public) sur celui des autres fonctionnaires. Cela peut aller jusqu’à 1 million de FCFA, comme pour les magistrats qui ont un Bac+6 à l’instar des professeurs de lycée.
"Les points de la plateforme revendicative des enseignants nécessitent l’implication du président de la République. Ces points de revendication ne peuvent pas être résolus par des ministres", a poursuivi Baye Diongue.
Toutes choses qui font dire à Cheikh Aw, coordonnateur de l’antenne régionale de la COSYDEO de Kaolack (centre), que "Macky Sall doit s’impliquer car le Pm et les ministres ont atteint leurs limites". "Ainsi, le chef de l’Etat doit-il multiplier des sources d’informations car, l’information que lui donnent les ministres ou autres médiateurs n’est pas souvent la bonne. Celui lui permettra d’avoir une autre lecture de la situation", a dit M. Aw.
Revenant sur l’impasse des négociations entre l’Etat et les syndicats d’enseignants, Cheikh Mbow, coordonnateur de la COSYDEP a estimé qu’aucune des parties n’a le droit et ne peut quitter la table des négociations.
"Ils ont l’obligation de continuer les négociations en ce sens que ce sont des mandataires", a indiqué M. Mbow.
TE/cat/APA