Les élèves ne veulent pas entendre parler d’une année blanche. Ils l’ont fait savoir à travers une marche de protestation, qu’ils ont organisée dans la ville. «Considérant qu’il ne nous reste plus que quelques mois pour arriver aux examens scolaires du Bac, Bfem et Cfee, entre autres, considérant aussi que le programme peine à finir du fait des perturbations notées ça et là, nous élèves des établissements de Tamba, demandons à l’Etat et aux enseignants de trouver un terrain d’entente, afin que la paix revienne dans le système scolaire», a indiqué le porte-parole des élèves.
Selon Bara Faye, élève au lycée Mame Cheikh Mbaye et vice-président du gouvernement scolaire, depuis le 17 février dernier, l’école connaît des perturbations. Et tous les pots cassés ne seront payés que par les élèves qui pourtant, n’y sont pour rien. «Le bras de fer entre l’Etat et les syndicats d’enseignants ne fait que grever le quantum horaire qui a subi un lourd préjudice. Aujourd’hui, plusieurs heures perdues sont notées. A cela, il faut y ajouter une véritable baisse du niveau des élèves», se désole-t-il.
Pour lui, l’Etat et les syndicats doivent arrêter leur bras de fer et trouver un compromis, afin qu’ils puissent retrouver le chemin des classes. «Nous en avons marre d’aller à l’école les lundis, pour n’y retourner que le vendredi ou samedi», ont crié les potaches en remettant le mémorandum au gouverneur de la région.
Sur les pancartes brandies dans les artères de la ville, on pouvait lire : «Trouver un terrain d’entente», «Non à une année blanche», «Notre avenir est hypothéqué».
Après avoir reçu le document des élèves, le gouverneur s’est dit satisfait de leur démarche. «Je suis en phase avec votre démarche», leur a-t-il signifié. Avant d’ajouter : «Il y a encore de l’espoir pour sauver l’année scolaire, mais il va falloir que les enseignants fassent preuve de souplesse. Qu’ils prennent conscience de ce que l’Etat peut ou ne peut pas, pour que les choses puissent évoluer.» Aux élèves, Cheikh Kane Niane leur tire le chapeau en leur faisant remarquer : «Vous pouvez revendiquer vos droits sans faire de violence et c’est ça l’esprit citoyen.»