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Financement de l’enseignement et de la santé : Cheikh Kanté plaide l’institutionnalisation de la Rse
Publié le mardi 28 avril 2015  |  Le Quotidien
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© aDakar.com par DF
Le Port Autonome de Dakar et Necotrans signent une convention de concession
Dakar, le 21 Mai 2014- Le groupe NECOTRANS, concessionnaire du terminal vraquier du môle 8 du Port de Dakar, va reprendre les travailleurs actuels et va créer 200 emplois, a annoncé son Président-directeur général, Gregory Querel. Il s’exprimait lors de la signature de convention de concession portuaire avec le Port autonome de Dakar et d’une convention de financement avec la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), Bank Of Africa (BOA) et ECOBANK. Photo: Dr Cheikh Kanté, Directeur général Port Autonome de Dakar




La pratique de la Responsabilité sociétale de l’entreprise (Rse) est quasi inexistante dans les entreprisses africaines. Lors d’une conférence qu’il a animée samedi au Cesag, Dr Cheikh Kanté, directeur général du Port autonome Dakar (Pad), a encouragé les entreprises de recourir au concept. Pour cela, il demande à l’Etat d’institutionnaliser la Rse qui, selon lui, peut aider à faire face aux problèmes de financement de la santé et de l’éducation.

Parmi ceux qui bénéficient des 100 meilleures entreprises qui développent la Responsabilité sociétale de l’entreprise (Rse), l’Afrique est totalement absente. Une donne que tente de renverser le Groupe de recherche et d’étude sur la démocratie et le développement durable en Afrique (Greddda) qui a initié samedi au Cesag une conférence pour réfléchir sur l’opérationnalisation du concept en Afrique. Une occasion pour le Dr Cheikh Kanté, président du Geddda, de plaider l’institutionnalisation de la Rse par l’Etat du Sénégal. «La responsabilité sociétale des entreprises peut régler les problèmes de l’enseignement, de la santé avec la construction d’hôpitaux et d’écoles. Mais à condition que cela soit institutionnalisé», explique le directeur du Port autonome de Dakar. Il ajoute : «La Sococim verse 1,8 milliard de francs Cfa. Mais cela ne sert à rien, parce qu’on n’a pas vu, grâce à cette argent, la construction d’écoles, ni d’hôpitaux. Donc, la question est de savoir où est allée cette manne financière. Aujourd’hui, d’autres entreprises versent des milliards en guise de responsabilité sociétale dans d’autres secteurs. Mais personne ne sait où va cet argent. Ce qui est une source de financement important.» Il montre le modus operandi que l’Etat doit adopter : «L’Etat doit réduire l’impôt aux meilleures entreprises pratiquant le Rse. En plus, il doit également demander aux organismes publics de contrôler les entreprises.»

Né aux Etats-Unis dans l’Eglise protestante, le concept de la Rse somme aux entreprises de verser une partie de leurs bénéfices pour l’édification de structures publiques. «Charité bien ordonnée commence par soi-même», dit-on. Dr Kanté, qui animait la conférence sur le thème «La responsabilité sociale de l’entreprise», précise que cette politique est menée au niveau du Port autonome de Dakar. «Au Port autonome de Dakar, il y avait un budget pour la responsabilité sociale de l’entreprise, mais qui était orienté autre part. Mais dans ma gouvernance, tout en tenant compte de nos valeurs religieuses et sociales basées sur le communautarisme, je l’ai réorienté pour le donner aux femmes, aux jeunes de manière transparente», souligne Cheikh Kanté.

Cheikh Kanté : «Certains pensent que je fais de la magie de l’argent»
En procédant de la sorte, Cheikh Kanté s’est attiré les foudres de ses détracteurs qui l’accusent de gaspiller l’argent du Port de Dakar. Il réplique : «Ceux qui n’ont rien compris pensent que moi je fais de la magie de l’argent. J’ai trouvé un budget destiné à la responsabilité sociétale, mais qui était utilisé à d’autres fins. Mais je suis venu rétablir l’ordre normal des choses. L’argent qui est destiné à la société, je le verse à la société. C’est seulement cela.» La réflexion économique et politique issue des travaux du Gredda a pour but de devenir un réservoir d’idées nouvelles et d’offrir une capacité d’éclairage indispensable pour les économies émergentes dans un monde aux évolutions particulièrement rapides.
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