La rencontre hier, vendredi 24 avril, entre le premier ministre, Mahammed Boun Abdallah Dionne et les syndicats d’enseignants n’a finalement pas abouti à une trêve des mouvements de contestation de ces derniers. En attendant les grèves, les deux parties se sont donné rendez-vous lundi prochain en plénière pour stabiliser.
Les rencontres entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants se multiplient, mais se ressemblent. Le Grand cadre des syndicats d’enseignants (Gcse) et le Cadre unitaire syndical des enseignants du moyen et du secondaire (Cusems) n’ont toujours pas eu satisfaction des différentes réponses fournies par le gouvernement. La dernière en date hier, vendredi 24 avril, où le Premier ministre était au front pour tenter de convaincre les camarades de Mamadou Lamine Dianté, coordonnateur du Gcse, de suspendre leur mouvement de contestation. Les enseignants qui entendent dérouler leur sixième plan d’actions avec un débrayage mardi 28 avril et des grèves totales à partir de mercredi 29 et jeudi 30 avril, envisagent d’abord de consulter la base. Ils jouent décidément la carte de la prudence sur les assurances du Premier ministre. Mahammed Boun Abdallah Dionne, selon Oumar Waly Zoumarou, se porte garant en fin avril 2015 pour le paiement des rappels et annonce une enveloppe de 800 millions qui sera inscrite dans la loi de finances rectificative pour la question de l’habitat social.
«Il nous a demandé de suspendre le mot d’ordre, prétextant que le président de la République va nous recevoir mardi prochain. Lundi, dit-il, on va statuer sur la formation diplômante, sur l’habitat social. La formation des instituteurs adjoints se tiendra entre août et septembre 2015. Il a donné aussi des instructions à ses ministres pour que les parties se retrouvent dès lundi pour stabiliser», a souligné le vice-coordonnateur du Gcse.
Malgré les assurances du Chef de gouvernement, les syndicats d’enseignants estiment que le Premier ministre est resté muet sur la question nodale des revendications. Il s’agit de l’indemnité de logement où, souligne M. Zoumarou, le Premier ministre n’a fait «aucune proposition concrète la dessus. Nous attendons de Macky Sall une décision politique de mettre quelque chose sur le logement».
Toujours est-il que le ministre de la Fonction publique de la Rationalisation des effectifs et du Renouveau du service public se dit réconforté de la «volonté des partenaires sociaux d’aller vers la sortie de crise». Pour Viviane Laure Elisabeth Bampassy, «celui qui est le plus absent, c’est l’élève qui crie dans la rue et réclame d’aller en classe. Cela a été bien compris de part et d’autre pour que des pas puissent être faits et des compromis, afin de permettre aux enfants de retourner en classes dès lundi».