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Début de la construction de l’arène : Les bulldozers à l’œuvre
Publié le lundi 27 avril 2015  |  Le Quotidien




L’espace du Technopôle de Dakar retenu pour la construction de l’arène nationale est en train d’être balayé. En plus des engins assurant actuellement le terrassement, le site est fermé aux visiteurs et autres riverains. Le Quotidien a fait un tour sur les lieux pour s’imprégner du début des travaux.

Engins Caterpillar terrassent. Des pelles mécaniques remblaient. L’effet est immédiat. Les verts marécages sont atteints, des monticules s’aplatissent. Sur la route-corniche qui jouxte le grand domaine du Technopôle, du sable est déchargé, manifestement par des camions. Les travaux de terrassement du terrain devant abriter les briques de l’arène nationale ont démarré. Des précautions sont prises. En effet, l’assiette foncière connaît un début de sécurisation. Un mur en zinc est dressé à peine cinq mètres des bornes des dernières maisons de Pikine Dagoudane. La ligne sécuritaire s’étend au fur et à mesure que les bulldozers conquièrent des bas-fonds et croquent des plantes aquatiques, sous le regard des populations. La clôture du périmètre en cours a bouché un raccourci. Ignorant l’ouverture du chantier, plusieurs élèves sont déroutés de leur chemin habituel. Les charretiers garés juste à côté leur ont intimé de passer par ailleurs. Le préfet de Pikine semble tenir parole. Lui qui avait annoncé la sécurisation de l’assiette foncière, appelée à accueillir la «Mec­que» des lutteurs.

Une dizaine de personnes s’activent sur le terrassement. Elles ne sont pas moins exposées. Plusieurs anonymes squattent les environs, guettant la moindre poussée des voisins. Personne ne veut avancer outre mesure sur le bruit des engins. L’accès au cœur du site est interdit. Les appareils mécaniques y circulent en défiant le sable et les points de convergence des eaux de ruissellement. Les maraîchers qui en bénéficiaient ont été déplacés manu militari par l’autorité administrative. Il faudra traverser la route pour contempler les périmètres maraîchers d’autres exploitants qui continuent de profiter des opportunités qu’offre le grand lac du Technopôle. De ce côté, les forts d’une base de chantier.
Au quartier Dagoudane, des voix s’élèvent contre la construction de l’arène nationale. Elles préfèrent un lycée sur ce site. Mais l’Etat sem­ble fermer ses fenêtres. L’antre destiné aux lutteurs est en train de conquérir son territoire, en attendant les premiers coups de truelles.



Face aux lenteurs de l’Etat dans la satisfaction de leurs doléances
Les maraîchers de l’Uprovan haussent le ton
L’Union des producteurs de la vallée des Niayes (l’Uprovan) ne compte guère quitter les lieux devant servir de site à l’arène nationale à Pikine, ou encore moins revenir sur sa décision. Cette association attend des réponses de la part de l’autorité relatives à leurs doléances qui, jusque-là, ne sont pas encore satisfaites. Sur les lieux, les travaux viennent de débuter avec tout le matériel à côté. Mais toujours est-il que c’est l’autorité qui tarde à réagir, souligne-t-on. Ce qui met mal à l’aise le Président Ibrahima Amadou Watt et ses collègues. Aussi, envisagent-ils de riposter si toutefois l’autorité continue de faire la «sourde oreille» face à leurs doléances.

Par ailleurs, le Président Watt pense que «c’est tout à fait anormal de déloger plus de 3 000 personnes représentant 40% de la production maraîchère régionale et 12% de la population nationale, sans compter d’autres projets et de ne pouvoir les recaser». Pour lui, la question de quitter ou de rester n’est pas importante, mais plutôt les discussions autour des préalables listés. Et jusqu’à ce moment, «nous n’avons toujours pas eu de réponses par rapport à notre demande», a-t-il affirmé. Mais cela n’empêche pas que «nous resterons attentifs, espérant que la situation va se décanter, tout en envisageant de passer à une vitesse supérieure pour amener l’autorité à réagir», renchérit-il. Par ailleurs, le président de l’Up­ro­van a eu à signaler que des négociations sont en train d’être menées sur la question. Tandis que d’autres manifestations de désapprobation du projet de l’arène nationale se tiendront ultérieurement, informe-t-on.
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