C’est une Europe indignée qui a décidé de prendre à bras le corps la question de l’émigration clandestine, et mettre fin à l’hécatombe causée par les naufrages en série. L’Union Européenne s’engage à traquer les cerveaux de ce trafic et annonce d’autres mesures phares.
Dans le but de dissuader les candidats à l’émigration clandestine, l’UE va engager une vaste opération visant à l’identification, à la capture et la destruction des embarcations des réseaux de trafiquants afin de les démanteler, dans la mesure des possibilités offertes par le Droit international. Hier à Bruxelles, les Chefs d'Etat et de Gouvernement des Etats membres de l'Union européenne (UE), réunis en Conseil extraordinaire, ont donc pris des résolutions fortes pour mettre fin aux drames qui se produisent en mer méditerranéenne. L’UE estime ne plus pouvoir les cautionner. Dans un communiqué reçu de la Délégation de l'Union européenne présente au Sénégal, le Président du Conseil européen, M. Donald Tusk, a déclaré fermement : "Sauver des vies innocentes reste la priorité. Mais sauver des vies ne signifie pas seulement secourir les naufragés en mer. C'est aussi arrêter les trafiquants et résoudre le problème de l'immigration irrégulière."
Donc, l’UE a décidé de renforcer les efforts consentis jusqu’à maintenant pour barrer la route aux futurs candidats à l’émigration, ainsi qu’à leurs passeurs. Elle compte ‘’multiplier par trois les ressources financières dédiées aux opérations de surveillance maritime Triton et Poséidon‘’. Mieux encore, elle va renforcer ‘’les moyens mis à disposition par les Etats membres pour appuyer ces opérations, en particulier, augmenter le nombre de navires et d'avions‘’. Selon l’UE, ces décisions contribuent à intensifier la recherche et le sauvetage, dans le cadre du mandat de l'agence européenne Frontex.
Tenue prochaine d'un Sommet avec l'Union Africaine, à Malte
Federica Mogherini, la Haute Représentante pour la politique étrangère et la sécurité, a été exhortée à entamer, ‘’immédiatement, les préparatifs en vue d'une éventuelle opération dans le cadre de la Politique de Sécurité et de Défense Commune de l'UE‘’. Parmi les mesures draconiennes prises, figure également le renforcement de la coopération avec les pays de transit des migrants et avec les pays d'origine afin de mieux contrôler les flux à leur source.
Pour ce faire, le Conseil a aussi proposé la tenue prochaine d'un Sommet avec l'Union Africaine, à Malte. L’UE pense également à la nécessité de soutenir les efforts de l’ONU, en vue d’un rétablissement de ‘’l’autorité de l’Etat en Libye‘’. Elle veut également ‘’mobiliser tous les instruments, y compris dans le cadre de la coopération au développement et par la mise en œuvre des accords nationaux de réadmission avec les pays tiers‘’. Ceci, afin de favoriser ‘’la réadmission des migrants économiques en situation irrégulière dans les pays d'origine et de transit‘’ avec la participation de l'Organisation Internationale pour les migrants.
Cette équation à multiples inconnues est une ‘’priorité majeure‘’ pour l’UE qui veut redéfinir sa politique migratoire et prévoit de tenir un nouveau sommet en juin.