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Constat : Les femmes continuent de souffrir au foyer
Publié le samedi 25 avril 2015  |  Le Quotidien




120 millions de femmes sont victimes de violences, basées sur le genre à travers le monde. Cette pandémie n’épargne pas le Sénégal où rien qu’en 2014, plus de 279 femmes ont été victimes de défaut d’entretien par leur mari.

Des organisations de la Société civile et de défense des droits de l’Homme ont organisé mercredi à la Fastef (Ex-école normale), un panel sur le projet : «Briser le silence, lever les tabous, mieux informer sur les violences basées sur le genre.» Cette journée «anti discrimination» a servi de cadre aux panélistes, pour inviter les autorités et décideurs à penser aux victimes de violences basées sur le genre. Car, même s’il est cité en exemple dans l’égalité des genres, le Sénégal continue d’être le théâtre de violation des droits humains, surtout ceux des couches les plus vulnérables.

En réalité, l’égalité et la justice sociale, principes directeurs de toute société aspirant à la réalisation des droits humains, restent un idéal à atteindre au pays de la Téranga. Les statistiques sur les violences basées sur le genre sont alarmantes et font froid dans le dos. Rien que pour l’année précédente, selon une étude réalisée auprès des boutiques de droit de l’Association des juristes sénégalais (Ajs), 279 femmes ont été victimes de défaut d’entretien par leur mari, 268 sont victimes de violences conjugales. La même source a révélé 42 cas de répudiation, 143 viols, dont deux petits garçons, 12 abandons de famille par leur époux, 12 victimes de refus de paternité pour leurs enfants, 38 filles victimes de mariage forcé, 5 victimes de refus de pension alimentaire et 17 cas de séparation de corps. «Il reste beaucoup de choses à faire. Il n’y a pas de volonté politique. Autant le Président Abdoulaye Wade y avait cru et a porté le combat de la lutte contre la discrimination basée sur le genre, autant on ne sent pas une volonté politique avec l’actuel régime», a fait observer Oumy Kaltome Sarr, Présidente du Conseil d’administration (Pca) de la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho).
Elle invite à respecter les décrets d’application de la loi sur la parité. «Il ne sert à rien de prendre des décrets d’application et de ne pas les respecter. Le Bureau de l’Assemblée nationale viole carrément la parité. Les décideurs doivent se mobiliser pour faire de la parité, un objectif d’égalité, non pas pour les femmes mais pour la société», a plaidé Mme Sarr qui a dénoncé la timidité de la Société civile sénégalaise à travers les organisations des femmes par rapport à cette question de la parité.

Casamance, terreau de l’inégalité
Aussi, le phénomène de l’inégalité et de la violence basée sur le genre est-il plus marquant dans la région naturelle de la Casamance. Du moins, si l’on en croit Margueritte Coly, présidente de l’Association Kabonkétor de Ziguinchor. Dans cette région, fait-elle remarquer, 70% des femmes exercent l’agriculture et seuls 2% de ces femmes ont accès à la terre. Pour elle, une telle inégalité s’explique par le «la coutume diola (qui) interdit l’accès des femmes à la terre». «Les femmes maraîchères empruntent aux hommes, des rizières pour cultiver. Mais, à l’approche de l’hivernage, les propriétaires reprennent leur terre et même si les cultures ne sont pas mûres, les femmes sont obligées de déterrer par exemple les patates douces pour rendre les champs, cela malgré les investissements réalisés», a dénoncé Mme Coly. Avant d’ajouter : «Nous demandons à l’Etat de pousser les chefs à céder quelques parcelles aux femmes, mais aussi de nous doter de moyens matériels agricoles, financiers, techniques et semenciers, car nous travaillons jusqu’à présent avec le daba et le kadiandou, alors que dans les autres régions, on voit des mini-forages, des tracteurs, etc.», a lancé la présidente de Kabonkétor.
Elle explique par ailleurs, que si la violence basée sur le genre est plus forte en Casamance, c’est à cause du conflit qui a fini d’appauvrir la population.
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