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Session de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples : Le continent noir de violations
Publié le samedi 25 avril 2015  |  Le Quotidien




En Session ordinaire à Banjul du 21 avril au 7 mai 2015, la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples enregistre les doléances de plus 300 Ong spécialisées sur cette question. En les écoutant, on se rend compte que la situation ne cesse de se dégrader dans toutes les régions du continent.

A Banjul hier, les organisations de défense des droits de l’Homme insistent sur les... maux pour dénoncer la violation des droits humains en Afrique. Du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, la situation est pratiquement identique dans l’écrasante majorité des pays, si on donne évidemment du crédit à leurs différentes interventions lors de la 56ème Session ordinaire de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (Cadhp). Elles insistent sur la persistance et/ou la résurgence des pratiques comme la xénophobie, les arrestations arbitraires, les détentions secrètes, les disparitions forcées, la torture, la répression des opposants et des lanceurs d’alerte. Alors qu’elles se succèdent devant les commissaires africains, chargés de cette question, les participants mesurent le chemin à parcourir pour se hisser au niveau du standing international comme le montre la violation de la liberté d’expression en Gambie, en Répu­blique démocratique du Congo (Rdc), en République centrafricaine (Rca), au Burundi entre autres.

Cette peur est surtout liée à l’approche d’élections présidentielles dans certains pays où les dirigeants sont prêts à mettre en place, un ensemble de méthodes de répression pour museler les «promoteurs» de la démocratie.
En Rdc, les «détentions arbitraires» des membres du Filimbi est l’exemple sur lequel insiste Am­nesty international pour démontrer que Kinshasa a remis la vis pour sans doute dissuader les personnes qui investissent leur énergie contre la révision de la Cons­titution. Au Burundi, la répression des opposants est une «réponse» du pouvoir pour lui permettre de mener à «terme» la modification de la Constitution. Celle-ci vise à faire sauter le verrou sur la limitation du mandat présidentiel.
Peut-on rester les bras croisés, s’interroge le représentant d’Am­nesty ? «Nous avons noté vos préoccupations et allons faire le nécessaire», répond vaguement la présidente de la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples.

Montée de la xénophobie et de l’homophobie
En Gambie, les «arrestations arbitraires», après le coup d’Etat manqué de décembre 2014, continuent de raviver les préoccupations des organisations de défense des droits l’Homme. Selon elles, plus de 30 personnes sont en détention secrète et attendent toujours leur présentation à un juge. Quid de la situation des homosexuels ? Entre octobre 2014 et maintenant, elles informent qu’au moins 14 personnes ont été arrêtées à cause de leur «orientation sexuelle».
Aujourd’hui, la répression contre les homosexuels se «généralise» un peu partout sur le continent africain. Au Kenya, par exemple, l’Assemblée nationale a adopté une nouvelle loi qui réprime les homosexuels. Pourtant, s’interrogent les organisations, la Charte fondamentale du Kenya garantit les libertés et les orientations sexuelles des citoyens.
La xénophobie grandit aussi dans la société kenyane, qui est surtout marquée par la multiplication des attaques terroristes attribuées aux Shebab somaliens. Et la patronne du Comité kenyan des droits de l’Homme ne dissimule pas ses inquiétudes : «La répression des Somaliens est devenue une terrible réalité sous réserve de traquer les terroristes, ils sont stigmatisés et traqués par les autorités qui ont annoncé la fermeture du camp des réfugiés. Ce sont des décisions contraires à la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples. Nous demandons à la Commission africaine de mettre la pression sur les autorités kenyanes pour éviter la fermeture de ce camp.»
Par ailleurs, la montée de la xénophobie en Afrique du Sud inquiète le monde des défenseurs des droits de l’Homme. Les dernières exactions commises sur les étrangers (6 morts et la destruction de leurs biens) étranglent la Commission sud-africaine des droits l’Homme qui a peur que le phénomène se banalise dans ce pays qui a «tant souffert de la haine et de l’exclusion».
En attendant la réponse des différents Etats dans les prochaines heures, les Ong continuent d’afficher leur inquiétude par rapport au respect des droits de l’Homme.

Pratique de l’esclavage moderne
Le Sénégal épinglé
Le rapport du Comité pour la prévention de la torture en Afrique (Cpta) publié ce mois, montre que cette pratique persiste sur le continent. D’après son président, Lawrence M. Mute, même si des efforts ont été entrepris pour l’éradiquer ou la prévenir, elle demeure encore un grave problème à cause de l’impunité dont jouissent les auteurs de ces actes. Cette année, le Comité a davantage mis l’accent sur l’esclavage contemporain dont sont victimes 35,8 millions de personnes dans le monde. Mais, les 15,7 % vivent en Afrique subsaharienne. Surtout en Côte d’Ivoire, en Mauritanie, en Gambie, au Bénin, au Ghana, au Niger et aussi au Sénégal.
La présence du Sénégal s’explique sans doute par la banalisation du phénomène des talibés, déguenillés, qui errent dans les rues de Dakar à la recherche de l’aumône. Dans ces pays, explique le comité, les enfants sont vendus ou envoyés dans des écoles coraniques où ils sont obligés de mendier pour des imams ou recrutés en tant que porteurs non rémunérés. Il faut savoir que le Sénégal fait son rapport sur la situation des droits de l’Homme dimanche, pour apporter les réponses sur ces interpellations.

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