L’Académie nationale des sciences et techniques du Sénégal (Ansts) a organisé, vendredi dernier, sa séance académique annuelle. Le Pr. Issakha Diallo a démontré les incidences des questions de santé sur le développement durable.
Des politiques sanitaires solides sont déterminantes pour le développement durable. Tel est l’avis du spécialiste de santé publique, Issakha Diallo, qui estime que « la richesse ne garantit pas une sécurité sanitaire ». Il en veut pour preuve l’exemple du Sénégal qui a un Produit national brut (Pnb) estimé à 1000 dollars, une espérance de vie de 60 ans, dépassant même certains pays développés qui ont un Pnb de 13.000 dollars avec une espérance de vie inférieure à 50 ans. Ce résultat du Sénégal s’explique, selon lui, par le fait que notre pays, depuis les années 70, a opté pour des soins de santé primaires et une gestion préventive.
Le praticien, convaincu que la santé est le véritable moteur du développement, invite les gouvernements et les partenaires à augmenter les investissements dans ce secteur de la santé afin d’impulser la croissance socio-économique des pays.
Aloyse Raymond Ndiaye, Pr. de philosophie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, a, de son côté, abordé la théologie et la politique. Il estime que pour un développement harmonieux, la gouvernance démocratique et institutionnelle du continent africain peut trouver un socle sur les valeurs de la sagesse ancestrale tout en prenant en compte les défis liés à la science et à la technologie. « La coutume peut être un apport très positif à la gouvernance politique et à la gouvernance institutionnelle. Nous pouvons trouver dans la sagesse ancestrale cet espoir indispensable pour contribuer à la bonne gestion de notre cité », a souligné M. Ndiaye, par ailleurs directeur du Centre culturel Daniel Brottier. A son avis, la coutume, religion des ancêtres, est la source du droit dans la société, parce que régissant le jeu social. « Les valeurs de solidarité, de fraternité et de dignité, ainsi que le sentiment de l’honneur ont leur origine dans la coutume », a-t-il fait savoir. Selon lui, puisqu’actuellement le spectacle de nos pays en matière de gouvernance est désolant avec des conflits répétitifs, des régimes anti-démocratiques et des coups d’Etat militaires, il faut de l’équilibre entre la sagesse des ancêtres et la modernité. « Il faut aussi tenir compte d’un autre contexte, qui est la mondialisation, dont l’un des leviers les plus puissants est la science et la technologie », a souligné Aloyse Raymond Ndiaye.