Le débat autour de la réduction du mandat de Macky Sall est loin de connaître son épilogue. Hier, c’est le député, Me El Hadji Diouf qui est monté au créneau pour recadrer ceux qui exigent de Macky Sall, la réduction de son mandat de 7 à 5 ans comme promis lors de la présidentielle de 2012. Selon Me El Hadji Diouf, au Sénégal, les gens parlent en fonction de leurs intérêts partisans.
Et dans ce cas de figure, le parlementaire signale qu’on risque d’être myope intellectuellement et de passer complètement à côté. À son avis, en analysant la Constitution, l’engagement et le serment de Macky Sall, il est clair que le chef de l’Etat n’a pas le pouvoir pour réduire son mandat de 7 à 5 ans. Parce que, explique-t-il, le mandat ne lui appartient pas. «C’est le peuple sénégalais qui lui a délégué tous ses pouvoirs. Et, il a prêté serment pour respecter et faire respecter scrupuleusement la Constitution du Sénégal», a souligné le député du peuple. Cependant, il estime que si le président de la République, Macky Sall revient sur cette Constitution, non seulement il viole le mandat qu’on lui a confié, mais il viole son serment. Ce qui, à ses yeux, constitue un délit de la part du chef de l’Etat, Macky Sall. «C’est un délit de parjure», a précisé Me El Hadji Diouf. Se voulant plus clair sur cette question, l’avocat-politicien indique que la promesse électorale n’est pas supérieure à la Constitution. De même que la signature devant une assise nationale.
En outre, Me El Hadji Diouf a souligné qu’il y a la jurisprudence de Me Abdoulaye Wade qui a diminué le mandat par une constitution. «Vous voulez diminuer le mandat comme Macky Sall, vous le diminuer par une nouvelle Constitution. Celui qui va voter sous l’empire de la nouvelle Constitution, il va faire 5 ans comme le deuxième mandat de Me Wade. C’est pourquoi Wade n’a pas fait 14 ans. Il a diminué la durée au cours de son premier mandat», a rappelé le parlementaire. Et de préciser que Me Abdoulaye Wade ne pouvait pas diminuer son mandat sur les premiers sept ans qu’il a obtenus. «S’il avait fait 5 ans au lieu de 7 pour son premier mandat, Wade aurait violé la Constitution. Pourtant en 2002, il a changé la Constitution. Il a mis 5 ans parce qu’il ne pouvait pas se l’appliquer parce qu’il a prêté serment pour 7 ans», argue-t-il.
Pour le cas de Macky Sall, l’avocat soutient qu’il peut modifier le mandat pour son prochain mandat ou celui d’un autre. «Son propre mandat ne lui appartient pas. La Constitution ne lui appartient pas. Maintenant, s’il change la Constitution, cela s’appliquera à une autre personne», a conclu l’avocat.