L'interdiction des sachets plastiques doit concerner tous les types d'emballage, pas seulement les sachets de faible micronnage, ont estimé des députés, mardi, au cours de l'examen d'un projet de loi sur ce sujet.
L'Assemblée nationale a adopté, au cours de cette séance solennelle, un projet de loi qui interdit la production, l’importation, la détention, la distribution et l’utilisation de sachets en plastique de faible micronnage.
Mais selon le député Cheikh Diop Dione, cette loi devrait être appliquée à tous les types de plastique. "Il faut que l'on aille vers une solution plus radicale", a-t-il dit.
Son collègue Maguette Diokh a abondé dans le même sens, estimant que l'idéal serait de débarrasser le Sénégal de tous les types de sachet plastique.
D'autres députés ont suggéré que l'accent soit mis sur la sensibilisation pour que cette initiative puisse avoir les effets escomptés auprès des populations, en partant notamment de mesures d'accompagnement.
Pour Pape Birame Touré et Abdou Mbow, par exemple, cette initiative est à saluer, si elle doit conduire "pas à pas" vers l'interdiction totale de l'utilisation des sachets plastiques. "C'est une étape importante qu'il faudra réussir", ont indiqué ces deux parlementaires.
Avec ce projet de loi, le gouvernement cherche "non pas à bannir le plastique, mais à normaliser la production et l’importation des sachets plastiques de qualité supérieure, résistants et réutilisables", a expliqué le ministre de l'Environnement et du Développement durable, Abdoulaye Baldé.
"Nous ne voulons pas interdire formellement le plastique", a indiqué M. Baldé, précisant que seuls les sachets d'une épaisseur égale ou supérieure à 30 microns, des emballages essentiellement importés, sont visés par ce projet de loi.
Cette initiative devrait permettre d'assurer "un plus haut niveau de protection de l'environnement", en écartant toute entrave aux activités des industriels du plastique, a-t-il dit.
Elle se traduira par la mise en place d'une chaîne de valorisation des sachets plastiques et ne constitue "qu'une porte d'entrée pour mieux valoriser la filière plastique et la gestion des déchets", a-t-il affirmé.
Progressivement, a poursuivi Abdoulaye Baldé, la loi va contribuer à réduire sensiblement le flux de cinq millions de sachets pastiques actuellement jetés dans la nature, au Sénégal.
"C'est important de le faire en jouant sur le prix des sachets pour dissuader les populations à ne plus les utiliser'', a fait valoir le ministre de l'Environnement et du Développement durable.
"Les déchets dangereux contenus dans les piles électriques" pourraient être l'objet d'une "réglementation appropriée" au Sénégal, a ajouté M. Baldé.
Le Sénégal s'apprête à appliquer la Convention de Minamata (Japon) sur le mercure, a-t-il poursuivi, rappelant que cet élément chimique est contenu dans certaines piles électriques.