Les autorités du Sénégal n’ont pas encore l’information confirmant la mort de leurs compatriotes dans les chavirements d’embarcations de migrants dans les eaux de la Méditerranée, a déclaré mardi à Dakar, Souleymane Jules Diop, secrétaire d’Etat aux Sénégalais de l’extérieur.
"Sur les drames en mer Méditerranéenne, les statistiques évoluent de jour en jour. Et aujourd’hui, nous n’avons pas de statistiques qui informent ou confirment s’il y a des Sénégalais parmi ces victimes", a notamment dit M. Diop.
S’exprimant au terme de l’ouverture d’un colloque international sur la migration organisé par le consortium pour la recherche économique et sociale (CRES) et l’Institut de recherche sur le travail (IZA) de l’université de Bonn d’Allemagne, Souleymane Jules Diop, a ainsi démenti l’information publiée par certains quotidiens sénégalais relative à la mort de Sénégalais dans ces drames.
Toutefois, il a, d’une part, confirmé que 40 Sénégalais faisaient partie des 120 rescapés de la semaine dernière, et, d’autre part, qu’un Sénégalais figure parmi les 15 rescapés arrêtés pour avoir jeté en mer des migrants chrétiens.
Selon l’organisation internationale pour les migrations, ces drames en Méditerranée ont fait 1600 disparus et 800 morts.
"Ces drames constituent un crime organisé par des mafias établies en Italie, et de groupes terroristes qui vivent de la mort de ces jeunes. Heureusement, au Sénégal, nous avons très tôt compris ce drame, nous amenant depuis octobre 2014 au recensement de tous les Sénégalais vivant dans les pays de départ. Cela a abouti la semaine dernière au rapatriement de 400 Sénégalais qui vivaient en Libye", a ajouté Souleymane Jules Diop.
De l’avis du professeur Abdoulaye Diagne, directeur exécutif du CRES, ces drames en Méditerranée montrent que la question de la migration est aujourd’hui d’actualité et qu’il est temps que la recherche s’y implique pour mieux comprendre les enjeux sociaux et économiques, ainsi que ce qui pousse tant de jeunes à emprunter des embarcations de fortune pour rejoindre l’Europe.
"Il faut que les chercheurs se saisissent de cette question pour éclairer de bonnes politiques à mettre en place", a ajouté le professeur Diagne.