Comme par le passé, l’affluence était celle des grands jours, avant-hier, samedi 18 avril à Diareng, jour de son gamou annuel. La ferveur s’est emparée de la cité et l’opportunité est saisie pour formuler des prières pour la paix en Casamance et partout au Sénégal et la réalisation des projets de développement. Toutefois, les religieux de Diareng ont profité de la présence des autorités administratives et locales pour solliciter la réalisation d’infrastructures de base telles que les routes, l’électricité, les forages et les structures de santé équipées et administrées par des techniciens qualifiés.
Pour la 34e édition du genre, la cité religieuse de Diareng, dans l’est de Sédhiou a rendu grâce au maître de l’univers et salué la mémoire du sceau des prophètes Seydina Mohamed à l’occasion de la célébration de la nuit qui lui est consacrée ce week-end.
«C’est une nuit que nous avons consacrée aux prières pour la paix en Casamance et dans le reste du Sénégal ainsi que dans la sous région ouest africaine. Chaque année, la mobilisation et l’engagement des populations de la région est grandissante, rien que pour rallier la cité de Diareng et recueillir les prières de nos vénérés religieux», a déclaré Mamadou Faty Touré le porte-parole de la famille.
Pour se rendre à DIareng, le visiteur est astreint à une endurance tant l’état de la route est cahoteux exacerbé par la dégradation des ponts selon Mamadou Faty Touré. «Comme vous l’avez certainement constaté en venant ici, la zone est enclavée avec un accès difficile et impossible par endroit surtout pendant la saison des pluies. Le tronçon entre le barrage et de Diopcounda et Sandiniéry est dans un piteux état, le pont entre DIareng et Karantaba est impraticable, les malades et femmes enceintes surtout périssent très souvent lors des évacuations sanitaires. Il est temps que le pouvoir public réalise que nous autres aussi, sommes des sénégalais, bon teint avec le droit à l’égalité des chances dans notre cher Sénégal», rappelle-t-il, tout en remerciant le sous préfet et le maire de Karantaba «qui ont bien voulu effectué le déplacement».
L’absence de services sociaux de base inquiète
A Diareng, les services sociaux comme l’eau, l’électricité et le téléphone sont encore des luxes. «Nous sommes à 11 kilomètres de la haute tension électrique et des demandes ont été adressées à qui de droit mais sans suite. Pour des cérémonies de ce genre, nous faisons recours aux groupes électrogènes. Et l’absence du courant électrique en ce 21e siècle nous prive de beaucoup d’avantages. Il s’y ajoute l’absence de la couverture des réseaux mobiles de téléphonie. Pendant ce temps, l’accès à l’eau se pose avec acuité en attestent les corvées matinées d’eau», a déploré Senghor Diba de Pakao Diareng, membre de la cellule de communication.
Et quand arrive le besoin de voir un spécialiste de la santé, le risque est sans équivoque surtout pour les femmes enceintes «à Diareng, nous ne disposons que d’une médiocre case de santé malfamée sans agents qualifiés ni de matériel encore moins de minimum de médicaments pour les premiers soins d’urgence. Les femmes enceintes en soufrent et nous réclamons un poste de santé car nous faisons plus de 4.000 âmes», a ajouté Mamadou Faty Touré le porte parole des religieux de Diareng.
Diareng crie donc son dénuement et sollicite aussi bien les pouvoirs publics que des partenaires privés pour l’octroi à leur collectivité des infrastructures susceptibles d’abréger leur calvaire presque vécu au quotidien. Moussa DRAME