La réserve spéciale d’avifaune de Ndiael traverse des difficultés qui sont en passe d’être résolues, notamment la question de l’asséchement. En visite hier dans le site, le colonel Beydi Bâ, directeur national des Eaux et Forêts et Chasses, a dit son optimisme, avec la mise en œuvre d’ouvrages de régulation, dans le cadre du Projet de Restauration des Fonctions Ecologiques et Economiques du lac de Guiers.
Située dans le département de Dagana, la réserve spéciale d’avifaune de Ndiael a une superficie de 46 550 hectares. L’importance de sa zone inondable et sa biodiversité lui ont valu de figurer sur la liste des zones humides d’importance internationale par la convention de RAMSAR, depuis le 11 septembre 1977. En effet, les difficultés que la réserve a connues, suite aux années de sécheresse, ont amené la communauté internationale à l’inscrire dans le registre de Montreux des zones humides menacées de disparition, en 1990. Mais, malgré les efforts consentis pour la sauvegarde de ce patrimoine, il faut noter que la réserve spéciale d’avifaune souffre d’un lancinant problème d’assèchement qui perdure depuis plus d’une décennie. D’importants programmes ont été mis en œuvre, en vue de la remise en eau, mais le mal persiste toujours, accentuant la dégradation de l’écosystème.
La réserve souffre d’un affaiblissement de sa biodiversité biologique. Pour parer au problème, l’Office du Lac de Guiers (OLAG) a envisagé de régler définitivement les contraintes liées à la gestion durable de la réserve, notamment, celle liée à la remise en eau de la grande mare qui est de 10 000 hectares. Dans le cadre du Projet de Restauration des Fonctions Ecologiques et Economiques du lac de Guiers (PREFELAG), des ouvrages de régulation sont en train d’être réhabilités pour un bon écoulement de l’eau dans la grande mare. D’où la visite hier du directeur national des Eaux et Forêts et Chasses, le colonel Beydi Bâ, pour constater l’état d’avancement des travaux de ces ouvrages.
Pour lui, cette eau va jouer un rôle important dans la biodiversité. « Nous avons des espèces migratrices et sédentaires qui passent par Ndiael et nous espérons qu’en juillet 2016, date de la fin des travaux, des millions d’oiseaux vont repeupler l’avifaune du Ndiael », a-t-il soutenu. La présence d’eau et la quiétude favorisent la nidification. «Cette réserve fait l’objet d’un partenariat et on espère retrouver sous peu de temps cette belle réserve d’antan », a indiqué le directeur national des Eaux et Forêts et Chasses. Ensuite, il a énuméré les impacts attendus de la remise en eau : l’augmentation de la capacité d’accueil, la redistribution spatiale des populations d’oiseaux, le maintien de l’équilibre socio-écologique de la zone par une meilleure conservation de la diversité biologique, la meilleure gestion et protection des différentes espèces migratrices qui hivernent dans la grande cuvette.
Ainsi, pour une meilleure prise en charge des contraintes, il faudra diligenter le programme de remise en eau du Ndiael retenu par la BAD, instaurer une concertation entre les différents acteurs et la direction des Eaux et Forêts et Chasses, mettre en place un dispositif adéquat de collecte, de traitement et d’évacuation des eaux de drainage des exploitations hydro-agricoles. A signaler aussi qu’une partie de la réserve sera déclassée au profit de l’industriel SenHuile avec une zone tampon bien définie.