Le curé de l’église Saint Dominique de Dakar, le frère Maurice Bonfils Yelomé, a qualifié d’ ''inacceptable'' et d’ ''intolérable'' l’attaque terroriste du campus universitaire de Garissa, au Kenya, au cours de laquelle 147 étudiants ont été tués le 2 avril dernier, se demandant ''comment l’Afrique peut se développer, si on tue en masse ceux qui sont censés assurer son avenir''.
‘’Comment pouvons nous nous développer en Afrique, si on tue en masse et de cette manière, [les étudiants] qui sont censés se former pour développer nos pays? , s’est il interrogé, samedi au cours d'un rassemblement.
‘’Tout cela montre que ces tenants des extrémismes sont des fous et des bandits qui prennent le prétexte religieux comme masque. Et c’est pour cela qu’il faut dénoncer ces actes-là’’, a ajouté le curé après la procession silencieuse, en hommage aux 147 étudiants tués, organisée par la Coordination des étudiants catholique de Dakar (CECD) en collaboration avec l’Université Cheikh Anta Diop.
Une centaine de personnes ont marché, après la messe de 18 heures 30, bougie à la main, de l’église St Dominique, jusque devant la Direction du Centre des œuvres universitaire de Dakar (COUD) ‘’où 147 bougies ont été déposées à l’honneur des 147 étudiants'', selon le frère Maurice Bonfils Yelomé.
Chaque bougie était ornée d’une boîte sur laquelle l’on pouvait lire le slogan: ‘’Je suis Kenyan’’.
M. Yelomé a indiqué qu’’’ il y a une folie meurtrière, une haine viscérale gratuite qui se manifeste’’ et qui est inacceptable, soutenant qu’il ne s’agit pas ''d’une affaire des chrétiens, mais de tous les êtres humains''.
Selon lui, les gens qui font des actes terroristes en prétextant l’islam ‘’ne sont pas dans la vérité par rapport à l’islam’’, soulignant que ‘’seul l’amour est capable de changer ce monde et que la haine ne peut que le détruire’’.
Le curé a en outre blâmé le meurtre de 12 chrétiens au large de la Méditerranée.
En effet des médias européens ont rapporté que la police italienne a arrêté jeudi dernier quinze migrants de nationalités ivoirienne, malienne et sénégalaise, soupçonnés d'avoir jeté à la mer une douzaine de leurs compagnons d'infortune de confession chrétienne originaires du Nigeria et du Ghana, pendant la traversée. "L'origine de leur conflit était lié à la religion’’, selon la police.
‘’Les quinze meurtriers présumés ont été arrêtés et incarcérés sous l'inculpation d'’’ homicide aggravé par la haine religieuse ‘’, selon RFI.