La fondation Sococim et le groupe Senghor ont lancé à Rufisque l’opération « marché propre ». En plus de vouloir enlever à Rufisque son étiquette de ville sale, les initiateurs cherchent à installer une autre perception du déchet qui peut être « une ressource ». Une visite guidée a été organisée dans ce cadre hier mercredi 15 avril à travers le marché.
Face à la quantité énorme de déchets générés par le marché central et devant l’inertie de la commune de Rufisque-Est à qui incombe la collecte des déchets, les initiatives privées se mettent en place pour la valorisation des déchets dans le cadre d’un modèle économique qui en fait une ressource susceptible d’apporter un revenu. C’est dans ce cadre que s’inscrit l’initiative « marché propre » lancée par la fondation Sococim et le groupe Senghor, une structure privée ayant déjà capitalisé une expérience dans ce domaine au niveau de la banlieue, notamment à Yeumbeul.
Ce projet articulé autour d’un triptyque « un défi, une équipe, une ambition » se veut un instrument de sensibilisation, d’action de collecte et de valorisation des déchets afin d’inciter la communauté à avoir une autre perception des produits que nous jetons tous les jours dans nos poubelles. C’est dans cette perspective qu’un centre de tri appelé « Eco Centre » a été aménagé sur un ancien site de dépôt anarchique des ordures provenant du marché et des maisons situé sur le périmètre d’action du projet entre l’avenue Adama Lô et la rue de Ngalam, à côté du Centre national de formation et d’action, face à la mer.
Avec ce projet, ce sont 2,5 tonnes de déchets qui sont collectées 6 jours sur 7 par une équipe de 30 personnes rémunérées à la quinzaine. Ces ordures sont acheminées vers le centre où s’opère le tri selon la nature, plastique, organique ou autre.
A l’issu du tri, des produits sont fabriqués comme les éco briques obtenues à partir de bouteilles vides d’eau minérales remplies de sables ou de déchets en tissus et qui sont utilisés dans la fabrication de bancs publics ou l’aménagement d’espace verts. Les déchets organiques, pour leur part sont utilisés sous forme de compost destinés à la fertilisation des sols.
Cette initiative « Rufisque Marché Propre » portée par la fondation Sococim, en partenariat avec le groupe Senghor, devait s’étendre sur une durée 5 mois entre décembre 2014 et Avril 2015. « Elle sera prolongée jusqu’à juillet », a révélé la directrice de ladite structure, Mme Patricia Diagne. A travers cette « contribution active citoyenne », les initiateurs veulent mettre en place « une vrai filière de gestion des déchets ».
Pour Stéphan Senghor, le directeur exécutif du groupe, le projet en question est très particulier dans la mesure où, il induit toutes les potentialités susceptibles de répondre aux préoccupations des collectivités locales et de leurs administrés, mais également l’implantation d’une filière complète de gestion des déchets.
Afin d’amener les populations à se faire une autre perception des déchets, la Fondation Sococim et le Groupe Senghor projettent de faire des activités de formation pour les élèves de huit établissements scolaires de Rufisque Est à partir du mois prochain. L’objectif est de convertir 8000 élèves en ambassadeurs de la propreté.