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Avortements clandestins : 51 500 cas en 2012
Publié le vendredi 17 avril 2015  |  Le Quotidien




D’après une étude menée par le Centre de recherche pour le développement humain et l’agence américaine Guttmacher institute, le Sénégal compte 51 mille 500 cas d’avortement non médicalisés en 2012, soit un taux de 17 avortements pour 1 000 femmes en âge de procréer, avec des disparités régionales beaucoup plus inquiétantes.

Le chiffre fait froid dans le dos. Durant l’année 2012, le nombre d’avortements pratiqués au Sénégal est passé à 51 mille 500 cas. En clair, il s’agit d’un taux de 17 pour 1 000 femmes en âge de reproduction. Lors d’un panel organisé hier par l’Association des juristes sénégalaises (Ajs) sur l’incidence de la morbidité de l’avortement provoqué au Sénégal, le Centre de recherche pour le développement humain (Crdh) et l’Agence américaine Guttmacher insitute ont révélé que «la moitié de ces avortements a entraîné certaines complications nécessitant une intervention médicale».

Ayant procédé à une double enquête dont l’une auprès des établissements de santé et l’autre auprès des professionnels du secteur, les chercheurs ont constaté que plus de la moitié des femmes, soit 55%, souffrent de complications requérant une attention médicale. De plus, indique le rapport, 42% de ces femmes n’obtiennent pas les soins qu’elles sont besoin.
Dans cette problématique, les femmes pauvres sont les plus affectées parce que, souligne le document, «bien susceptibles de souffrir de complications que leurs homologues mieux loties». «L’avortement clandestin affecte gravement les femmes du Sénégal, en particulier les plus pauvres et les plus défavorisées», fait remarquer Gilda Sedgh, chercheuse à Guttmacher institute. Pour elle, la plupart des cas d’avortement «est le résultat d’une grossesse non planifiée.»
Par conséquent, préconise-t-elle : «Répondre au besoin de contraception permettrait aux Sénégalaises de mieux gérer le moment de leurs grossesses, tout en réduisant la probabilité du recours à l’avortement non médicalisé.»
Conseiller technique au Crdh et présentateur de l’étude, Amadou Assane Sylla renseigne que l’injection de produits toxiques, l’injection par plantes médicinales, l’utilisation de l’auto-chirurgicale, entre autres, sont les principales méthodes utilisées par les femmes pour l’avortement.

Dakar, région la plus touchée du Sénégal
A propos des disparités régionales, le rapport nous apprend que la capitale sénégalaise enregistre le taux le plus élevé de cas d’avortement du Sénégal avec 21 pour 1 000 contre 15 pour 1 000 pour l’ensemble des autres régions du pays. «Dakar a la plus grande partie des infrastructures hospitalières de haut niveau. C’est une première hypothèse que l’on peut émettre. La deuxième, compte tenu de la stigmatisation des phénomènes, des femmes viennent de l’intérieur du pays pour se faire avorter à Dakar», justifie M. Sylla.
Pourtant et aussi paradoxal que cela puisse paraître, le Sénégal est un exemple en Afrique dans la lutte contre l’avortement clandestin. En effet, le taux d’avortement au Sénégal est inférieur à celui de l’Afrique dans son ensemble (29 pour 1000 en 2008). A titre de comparaison, il peut se mesurer aux Etats-Unis (17 pour 1 000 en 2011) et à des pays européens. Cependant, les complications de l’avortement sont rares aux Etats-Unis et en Europe. Mais il faut dire que dans ces zones, l’avortement est légalisé et se pratique dans de bonnes conditions médicales. Ce qui n’est pas encore le cas au Sénégal où les chercheurs soulignent que la mesure des grossesses non planifiées est d’environ 31%, et 24% d’entre elles débouchent sur un avortement provoqué. Raison pour laquelle ils prônent le recours à la pratique de la contraception dont l’usage chez les Sénégalaises mariées demeure très faible, soit 20%.
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